La cohésion gouvernementale, la gestion des dépenses publiques et la levée des blocages administratifs qui entravent l'avancée du programme quinquennal, ont été les éléments majeurs soulevés par le président de la République, mercredi dernier, au cours du Conseil des ministres. Objectif : achever la mise en œuvre du programme de développement économique dans les délais fixés et rattraper les retards enregistrés dans la finalisation des dossiers et dans la conclusion des marchés publics qui sont, selon le chef de l'Etat, parmi les causes d'importantes réévaluations des coûts de réalisation du programme quinquennal d'investissements publics. Comme attendu, le premier Conseil des ministres, après le remaniement gouvernemental, tenu mercredi, a été une occasion pour le chef de l'Etat d'évaluer le travail de l'exécutif, notamment dans l'exécution du programme quinquennal. Une occasion aussi pour le chef de l'Etat de donner des orientation par rapport à ce travail, tout en exprimant, une nouvelle fois, le souci d'assurer une gestion efficiente et transparente des ressources financières et des dépenses publiques face au phénomène de la corruption. C'est dans ce contexte que le président Bouteflika a souligné l'importance de "la phase de reconstruction nationale que le pays traverse et l'ampleur des attentes de la population qui dictent à l'ensemble des responsables et agents de l'Etat, à tous les niveaux, de s'investir sans relâche dans l'accomplissement de leurs missions respectives". Il invitera instamment le gouvernement à déployer davantage d'efforts dans l'accomplissement de sa mission, notamment, la concrétisation du programme quinquennal de développement qui doit être concrétisé au maximum dans les délais convenus, les réformes décidées dans divers secteurs, comme il invite l'exécutif à être à l'écoute de la population et la prise en charge de ses problèmes à temps. Le président de la République plaidera aussi pour la consolidation de l'autorité de l'Etat et la prévalence de la loi en toutes circonstances. "Je ne saurai trop insister sur la nécessité impérative de faire prévaloir la rigueur dans la gestion des ressources et des moyens de l'Etat et de mener une lutte avec détermination contre tous les fléaux qui s'attaquent à notre pays, qu'il s'agisse du trafic de drogue aux effets ravageurs sur notre jeunesse, ou de la corruption et de l'atteinte aux biens et aux deniers publics qui sont plus que jamais intolérables", a dit le président de la République. Intervenant à l'issue du débat sur le décret modifiant et complétant le décret n° 02-250 du 24 juillet 2002, portant réglementation des marchés publics, le président de la République a souligné que le souci de faciliter la passation des marchés publics ne doit pas nous départir de la vigilance maximale pour prévenir, dans ce cadre, toute tentative de corruption ou d'atteinte aux deniers publics, rappelant que la législation en vigueur frappe de nullité tout marché ou contrat entaché de corruption et que ce crime est légalement imprescriptible. Le chef de l'Etat a également relevé que les retards enregistrés dans la finalisation des dossiers et dans la conclusion des marchés publics sont parmi les causes d'importantes réévaluations des coûts de réalisation du programme quinquennal d'investissements publics. A ce titre, il a fermement instruit le gouvernement dans son ensemble de se mobiliser pour contenir cette tendance préjudiciable au budget de l'Etat. A cet égard, le Président a ordonné, d'une part, au ministre des Finances de prendre les dispositions nécessaires pour accélérer le rythme d'examen des dossiers soumis à la Commission nationale des marchés publics, et d'autre part, aux autres membres du gouvernement concernés de suivre de près l'examen des dossiers les concernant au niveau de ladite commission, de sorte que les réponses requises soient rapidement fournies pour la levée des réserves constatées par la Commission nationale des marchés. A rappeler que le texte en question, qui a été élaboré suite aux directives présidentielles émises lors de la rencontre gouvernement-walis, tend à lever les contraintes rencontrées dans la réalisation des programmes publics d'équipement. A cette fin, il dispose notamment d'un relèvement de 6 à 8 millions de dinars, du seuil des passations obligatoires de marché ainsi que le relèvement du seuil des marchés devant être soumis à la Commission nationale des marchés de 250 à 400 millions de dinars, la limitation de la caution de soumission aux seuls marchés relevant de la compétence de la Commission nationale des marchés, de sorte à alléger les contraintes financières sur les entreprises de réalisation , l'extension du champ d'application de cette réglementation aux marchés publics conclus par les entreprises publiques économiques, sur concours définitif de l'Etat , l'obligation du respect par les partenaires dans les marchés publics, de la législation du travail, des règles de protection de l'environnement, ainsi que de la nécessité de promouvoir le recours à la main-d'œuvre locale.