Les récentes mesures prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural en faveur des populations agricoles, en général, et celles visant l'encouragement de la production laitière locale, en particulier, n'ont pas manqué de susciter des réactions dans les rangs des éleveurs producteurs de lait à travers le territoire. D'emblée, il est fait état d'une rencontre qui regroupera prochainement le ministre de tutelle, Rachid Benaïssa et les membres de l'Association nationale des éleveurs producteurs de lait pour débattre de la situation générale qui prévaut dans cette filière. Tous les regards sont, ainsi, braqués sur les questions qui seront évoquées et les résolutions que le ministre de tutelle aura à adopter en vue de booster la production locale laitière. En effet, depuis que le département ministériel concerné a décidé de conditionner la subvention octroyée aux transformateurs de lait par le taux d'intégration du lait cru produit localement, les éleveurs multiplient les démarches en vue de sensibiliser les responsables du secteur sur la nécessité de renforcer les réseaux de collecte du lait. "La production laitière n'est pas moins abondante au niveau national ; si la collecte se faisait comme il se doit, le problème d'approvisionnement des laiteries par la production locale ne se poserait jamais", dira un représentant de l'association des éleveurs de la région de Tizi Ouzou. La subvention allouée au producteur de lait cru, elle est aussi, est appelée à être remise sur la table des concertations lors de la prochaine réunion qui regroupera les cadres du ministère de l'agriculture et les représentants des éleveurs. Cette dernière, qui est arrêtée à 7 dinars seulement pour chaque litre produit et collecté, n'a subi aucun révision à la hausse depuis plus de 10 ans, (plus exactement depuis 1995) ; elle est plus que jamais contestée par les éleveurs qui trouvent anormal et insensé que le gouvernement subventionne la poudre de lait importée avec de la devise à hauteur de 20DA alors que le produit local, lui, demeure sous-évalué dans le barème national des subventions accordées au secteur agricole. Ces derniers mois, particulièrement, avec la hausse continue des prix des intrants pour la fabrication des aliments de bétail, les éleveurs réclament sans cesse une augmentation de la subvention qui leur est allouée. En outre, les populations agricoles se préparent également à ouvrir le débat avec les représentants du ministère de tutelle sur le dossier de l'importation des vaches laitières qui est en cours de préparation. Pour rappel, pour renforcer le développement extensif de la filière lait, le ministre de tutelle a annoncé, la semaine dernière, lors de la réunion qu'il a tenue avec les cadres de son secteur, un programme d'envergure pour l'importation de plusieurs milliers de vaches laitières et de génisses. Pour cela, les éleveurs ont émis le vœu d'être associés au choix de la race des vaches qui vont être importées, et ce, "pour éviter les erreurs du passé quand des choix ont porté sur des races incompatibles avec la situation climatique et géographique du pays. Ce qui avait conduit le cheptel à l'abattage", témoigne un membre de ladite association.