Les membres de la Réserve fédérale estiment qu'une conjoncture économique dégradée et que les tensions des marchés financiers appuient l'hypothèse d'un statu quo des taux d'intérêt même si les pressions inflationnistes restent une source de préoccupation permanente. Lors de leur réunion du 5 août, les membres du Comité de politique monétaire (Fomc) ont jugé qu'un tassement du marché du travail, la cherté de l'énergie et une contraction persistante du marché immobilier pèseraient sur la croissance, débouchant sur une activité économique au ralenti dans les trimestres à venir, suivant le compte rendu de la dite réunion publié mardi. "En outre, les membres perçoivent des risques à la baisse persistants pour ces perspectives, reflétant surtout une nouvelle et possible dégradation des conditions financières", explique la Fed dans son compte rendu. Même si les membres du Fomc conviennent que le prochain mouvement sur les taux sera sans doute une hausse, la plupart d'entre eux ne pensent pas que la politique monétaire actuellement suivie par la banque centrale soit "particulièrement accommodante", dans la mesure où les entreprises et les ménages sont exposés à un crédit moins ouvert et à un renchérissement de l'emprunt. La réunion du Fomc du 5 août a abouti au statu quo, le taux d'intervention restant à 2,0%, niveau où il réside depuis avril, lorsque la Fed marqua une pause dans son cycle de détente des taux qui avait six mois. Les membres du Fomc anticipent par ailleurs une modération de l'inflation dans les mois qui viennent, conséquence d'une détente des prix des matières premières. "Même si les indicateurs de l'inflation centrale risquent fort de monter dans le courant de l'année, car les hausses des prix de l'énergie et d'autres facteurs de production antérieures seront répercutées sur les prix des biens finaux, la plupart des participants anticipaient un reflux de l'inflation centrale en 2009", écrit la Fed. "Je pense que le compte rendu est très compréhensif vis-à-vis de l'inflation; au contraire une bonne partie du texte est une discussion sur la faiblesse de l'économie, et des dépenses de consommation par exemple.Il semble que l'accent soit mis davantage sur les risques à la baisse pour la croissance", réagit Daniel North (Euler Hermes). Le statu quo avait été voté par dix voix contre une, en l'espèce celle du président de la Fed de Dallas Richard Fisher. Celui-ci voulait une hausse des taux pour combattre les pressions inflationnistes, le principal risque pour l'économie à son sens.