Le gouvernement aura à relever le défi de la compétitivité dans un environnement international de concurrence. La tâche est d'autant ardue qu'il ne s'agit pas du tout d'améliorer la compétitivité, mais de la créer, compte tenu qu'elle n'existe pas. Il est clair que le chemin à emprunter sera très long, alors que pendant toute cette durée il n'y aura pas de pause dans la "confrontation".Comment alors protéger nos entreprises durant cette phase intermédiaire ? Comment sera relevé ce défi ? La réponse devra venir du gouvernement et pas des partis qui le composent, car lors des campagnes électorales précédentes, l'enjeu à gagner impérativement et que résume la compétitivité a été élucidé par les partis, toutes colorations politiques confondues. On dit qu'il aurait fallu profiter de la bonne conjoncture financière pour mettre à plat les structures du pays et opérer rapidement les réformes nécessaires. Fallait-il mettre en place une politique d'austérité drastique qui ne laisse pas dériver les dépenses publiques, allant jusqu'au gel des salaires et sacrifiant le pouvoir d'achat des ménages dans un contexte où les prix dérivent librement ? Il semble plus facile au gouvernement de geler les salaires que de geler les prix, pour la raison qu'il y en a qui affirment que nous sommes en économie de marché alors que cela n'est pas encore le cas. Tant que l'économie de marché ne finance pas le développement, cela n'est pas celle-là que l'on recherche. Il ne s'agit pas pour ce qui concerne l'économie de marché de jouer le rôle de premier de la classe, alors que les moyens de se tenir à ce rang ne sont pas disponibles. Peut être faudrait-il miser à la fois sur les réformes, l'éducation et la technologie pour raccourcir les délais de la mise à niveau. Raccourcir pour quelle durée ? Nous sommes dans une période de transition où il faudrait décider et vite pour inverser les tendances au prix d'efforts et de sacrifices.