Trop de défis à relever à la fois. Défi économique, défi de l'emploi, défi du logement, défi social, etc. et qui s'accumulent du fait des retards et parfois des moyens. A tous ces défis s'ajoutent encore ceux générés par la concurrence, à savoir la compétitivité dans un environnement international de concurrence. Concernant la compétitivité, la mission est bien complexe car il ne s'agit pas de l'améliorer, mais de la créer, ce qui est différent. Le chemin à emprunter sera très long, alors que pendant toute cette durée il n'y aura pas de pause dans la "confrontation". Comment alors protéger nos entreprises durant cette phase intermédiaire ? Comment sera relevé ce défi ? Fallait-il mettre en place une politique d'austérité drastique qui ne laisse pas dériver les dépenses publiques, allant jusqu'au gel des salaires et sacrifiant le pouvoir d'achat des ménages dans un contexte où les prix quant à eux dérivent librement ? Il semble plus facile au gouvernement de geler les salaires que de geler les prix, pour la simple raison qu'il y en a qui affirment que nous sommes en économie de marché alors que cela n'est pas encore le cas. Tant que l'économie de marché ne finance pas le développement, cela n'est pas celle-là que l'on recherche. Il ne s'agit pas, pour ce qui concerne l'économie de marché, de jouer le rôle de premier de la classe, alors que les moyens de se tenir à ce rang ne sont pas disponibles. Peut-être faudrait-il miser à la fois sur les réformes, l'éducation et la technologie pour raccourcir les délais de la mise à niveau. Raccourcir pour quelle durée ? Nous sommes dans une période de transition où il faudrait décider et vite pour inverser les tendances au prix des efforts et de sacrifices. Mais, décider vite suppose une vision d'ensemble, une vision d'intelligence, et en conséquence, il devrait y avoir un pouvoir économique. Y a-t-il un pouvoir économique et quels en sont ses détenteurs ? Pour les populations, la question est importante pour savoir à qui imputer la responsabilité de la création d'emplois. Quand on parle de donner un visage humain à l'économie, c'est-à-dire au modèle appliqué, serait-ce à l'entreprise d'être plus humaine ou aux pouvoirs publics ? Qui doit recruter et qui doit donner l'ordre de le faire ? On dit que les entreprises sont dans le désarroi. Les entreprises qui sont retirées des propositions de privatisation pour en faire, suite à des fusions, des acteurs de la nouvelle stratégie industrielle savent, pour ce qui les concerne, qu'elles vont encore continuer à vivre sous la bannière sécurisante de l'Etat. Une lourde responsabilité va reposer sur elles, car il y va du devenir du pays, pas seulement du devenir industriel du pays. Cependant, elles auront besoin de protection, peut-être difficilement assurée dans le cadre de l'OMC où les exigences s'expriment par l'ouverture des frontières et l'interdiction des subventions. Les entreprises disent ne pas avoir les prérogatives de décider de plans de recrutement. Les pouvoirs publics disent ne pas disposer de prérogatives en matière d'instructions à donner aux entreprises pour forcer celles-ci à recruter. Il y a cependant les emplois non marchands qui relèvent de l'Etat patron, mais ce ne sont pas des emplois productifs. Bien des pouvoirs dans le monde ont cédé au penchant de satisfaire leurs électeurs en créant massivement des emplois dans la fonction publique, puis de subir les effets de l'inflation. Les employeurs traditionnels se font maintenant plus discrets. Les patrons d'entreprises publiques préfèrent déserter la scène publique. En se faisant oublier, ils traduisent ainsi les incertitudes dans lesquelles vivent leurs entreprisses qui entrent dans une économie de marché qui n'en est pas encore une sur le plan interne car celle ci est soutenue par la dépense publique et qu'il incombe à cette dernière, et à elle seule, de la faire fonctionner. N.B.