L'exécution de Saddam Hussein et celle prévue de deux collaborateurs de l'ancien président irakien démontrent "le mépris de Bagdad pour les droits de l'Homme et la règle de droit", dénonce l'organisation dans un communiqué diffusé lundi. Malgré le tollé déclenché au sein de la communauté internationale par la pendaison de l'ancien raïs, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a défendu ce week-end la décision de l'exécuter. Cette exécution n'était pas de nature "politique comme le disent les ennemis du peuple irakien. Le verdict a été appliqué après un procès équitable et transparent, que le dictateur n'a jamais mérité", a-t-il affirmé. Human Rights Watch appelle le gouvernement irakien à suspendre les exécutions prévues du demi-frère de Saddam Hussein, l'ancien chef du renseignement Barzan Ibrahim, et d'Awad Hamed al-Bandar, qui dirigeait le tribunal révolutionnaire irakien. "Le tribunal a démontré à plusieurs reprises son mépris pour les droits fondamentaux de tous les accusés", estime Richard Dicker, de l'organisation de défense des droits de l'Homme. "L'exécution de ces deux hommes, aussi odieux que soient les crimes en question, est une sanction cruelle et inhumaine qui ne fera qu'entraîner un processus profondément vicié dans un déshonneur encore plus grand". Pour l'organisation, ces exécutions ne font qu'obscurcir les exactions de l'ancien régime. La pendaison de Saddam Hussein "a choqué le monde et soulève des questions sur l'engagement de ce gouvernement à l'égard des droits de l'Homme fondamentaux". Pour sa part, le Parlement jordanien a dénoncé dimanche l'exécution de l'ancien président irakien Saddam Hussein et a demandé à Dieu de bénir son âme. Abdul-Hadi al-Majali, président de la Chambre basse du Parlement, s'est élevé contre le choix de "la date" à laquelle le raïs déchu a été pendu -juste avant la fête musulmane de l'Aïd el-Adha-, du lieu et des circonstances de cette exécution. Elles "visaient à nuire aux sentiments arabes et musulmans de façon malveillante au premier jour de (l'Aïd)el-Adha", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle Petra. Il a estimé que la haine avait présidé lors de l'exécution de Saddam Hussein le 30 décembre, et a appelé tous les Irakiens -sunnites, chiites et Kurdes- à rejeter la violence intercommunautaire et à défendre l'unité nationale