La taxe directe sur les ventes de véhicules a contourné " l'interdit ". Celle-ci a, en effet, compliqué encore plus les négociations d'accession de l'Algérie à l'OMC. Ses partenaires commerciaux exigeaient déjà la levée de l'interdiction de l'importation des véhicules d'occasion. Ces derniers vont assimiler la nouvelle taxe à "une barrière non tarifaire". Déjà bloquée à cause, notamment, de la question de l'alignement des prix du gaz algérien à ceux pratiqués dans les marchés internationaux, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) risque de traîner beaucoup plus à cause de cette nouvelle taxe. Ces dernières années, en effet, les rounds de négociations entre les deux parties se sont multipliés sans arriver à des résultats concrets faisant peser le doute sur la bonne volonté des négociateurs à arriver à un consensus. Entre-temps, les prix de vente des voitures pourraient, dès le début de l'automne prochain, revenir très près de ce qu'ils étaient. De l'avis des directeurs de ventes auprès des différentes marques, l'effet de la taxe recherché sur les ventes de voitures pourrait cependant ne pas durer longtemps. La plupart des concessionnaires négocient avec les constructeurs pour absorber cette hausse en rognant à moitié-moitié sur les marges. D'ailleurs, les espaces de vente des concessionnaires automobile vivent, ces derniers jours, des situations des plus dramatiques. Ils sont au nombre de 35 en Algérie. Ils doivent intégrer cette taxe dans leurs prix de vente et revoir à la baisse leurs chiffres d'affaires. Le mouvement de baisse était déjà de 50% sur les 15 premiers jours du mois d'août pour certaines marques. Nombre de clients se sont vu refuser la réception des clefs de leurs voitures faute d'avoir payé ce prélèvement obligatoire. Ils doivent payer au préalable une taxe sur les transactions de véhicules neufs allant de 50 000 DA à 150 000 DA, selon les différents types. Abasourdis par ces impôts supplémentaires, les clients se trouvent dans l'incapacité de s'en acquitter. La catégorie de clients, qui optent pour une voiture dont les prix se situent entre 400 000 et 800 000 DA, représentent plus de 80% du marché national. Les spécialistes ont critiqué "une mesure autoritaire qui ne répond pas au défi de la modernisation du pays". Le décollage du crédit à la consommation et le réajustement des salaires de la Fonction publique en 2007 annonçaient bien une accélération du boom automobile (moins de 100 000 immatriculations en 2003). Pour ces spécialistes, c'est sur le prix du carburant, qui est resté déconnecté des prix mondiaux, qu'il fallait agir. Selon eux, l'Algérie gaspille du fuel et de l'essence avec des prix intérieurs jusqu'à six fois inférieurs à ceux du marché mondial. Il fallait laisser l'élan du marché automobile, qui fait travailler beaucoup de monde, et réduire le temps d'utilisation des véhicules, quitte à verser la taxe supplémentaire sur le carburant pour les transports collectifs. Les députés ont fait de la défense du prix bas du carburant un cheval de bataille, annulant par deux fois, ces dernières, années un article du projet de la loi de finances augmentant les taxes, sur le diesel notamment.