L'inflation s'est accélérée en 2006 avec un taux moyen de 2,5% contre 1,6% en 2005, a indiqué, mardi, l'Office national algérien des statistiques (ONS). Cette variation est notamment due à une forte hausse des prix des produits alimentaires (+8,8 %), avec +14,7 % pour les produits agricoles frais et +2,6 % pour les produits alimentaires industriels. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont progressé de seulement 0,4 % tandis que ceux des services se sont établis à +0,9 % pendant l'année écoulée. Entre 1994 et 2006, le rythme d'inflation annuel est ainsi passé graduellement de 29,04 % en 1994 à 2,5 % en 2006, soit un taux supérieur tout de même à celui observé durant l'exercice 2005 (+1,6 %), et très proche de celui de 2003 (+2,6 %), relève par ailleurs l'ONS.. Le taux d'inflation du mois de décembre 2006 s'est établi à 1,9% par rapport au mois précédent (0,7 %), dû également à la hausse des prix des produits alimentaires de 4% en moyenne, particulièrement les produits agricoles frais (7,4%). A l'exception des prix de la viande, du poulet, qui ont accusé une baisse de 10% et des oeufs (0,7%), tous les autres produits avaient enregistré des hausses, a souligné l'ONS. Le Fonds monétaire international (FMI) avait mis en garde l'Algérie, en octobre 2006, contre une aggravation de l'inflation à la suite d'une augmentation de 20% du salaire minimum. Le chef d'une délégation du FMI en visite en Algérie en octobre, Erik De Vrijer, avait affirmé que " la maîtrise de l'inflation restera un défi important pour la politique monétaire, au vu de l'expansion budgétaire envisagée et de la hausse des salaires accordée en 2006". Le salaire mensuel minimum en Algérie avait été porté, le 1er octobre, à 12 000 dinars L'ONS sort donc ses chiffres, au moment où le marché donne des sueurs froides et fait de l'ombre, doucement et plus que sûrement, au procès qui bouscule la scène financière , celui d'El Khalifa Bank et des milliards détournés . Des raisons pour cette accélération à se préparer à serrer la ceinture, la toute récente bonne nouvelle (annonce de la hausse du SNMG et des augmentations des salaires, si bien sûr cette décision prise lors de la tenue de la tripartite gouvernement- patronat-UGTA en octobre 2006 et, entrée en vigueur à partir du 1er janvier courant, concerne toutes les catégories salariales. Mais la précision est conditionnée par plusieurs facteurs, dont celui de l'état financier des entreprises) ayant été, comme par enchantement, suivi d'une nouvelle vague de hausse des prix de certains services publics et du retrait progressif de la subvention de l'Etat à des produits de première nécessité. M. Mourad Medelci, ministre des Finances, a affirmé que l'augmentation des salaires, couverte par une enveloppe budgétaire prévisionnelle de 98 milliards de DA, n'entraînera pas une poussée inflationniste qui viendrait en annuler les effets. Mais certains spécialistes ne sont pas du même avis. Ils pensent que le taux d'inflation " induit par ces augmentations " pourrait même atteindre 5% l'an prochain. L'exercice précédent, précise le rapport dans son introduction, " a vu un important renforcement des fondamentaux de l'économie nationale avec l'émergence de la stabilité monétaire, de la réduction de la dette extérieure ainsi qu'une forte position financière extérieure nette ".