Jeudi matin, à Rennes (France), cinq jeunes ont été interpellés, puis placés en garde à vue par les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste. Si les perquisitions menées n'ont pas permis de saisir des armes ou des explosifs, ces derniers sont soupçonnés d'avoir voulu préparer un attentat en France. Ces interpellations interviennent le matin même où Michèle Alliot-Marie, ministre française de l'Intérieur, dressait un bilan des actions des services antiterroristes français. Dans un entretien publié par Le Figaro, cette dernière dévoile que 55 activistes islamistes ont été interpellés en France depuis le début de l'année. "Je peux révéler que 89 activistes islamistes ont été interpellés en France en 2007, 55 autres ont été arrêtés sur notre sol depuis le début de l'année", a déclaré la ministre de l'Intérieur. Plus encore, Michèle Alliot-Marie a affirmé que de jeunes Français "se rendent aujourd'hui dans la zone pakistano-afghane pour y recevoir enseignement et entraînement". Elle a également exprimé sa "préoccupation" devant le fait que "les prisons françaises sont devenues un lieu de recrutement privilégié pour les islamistes radicaux". Pour faire face à ce phénomène, elle a annoncé qu'elle vient de proposer à ses homologues européens "l'élaboration d'un manuel sur l'islamisme en milieu carcéral, pour mieux informer les professionnels de la sécurité sur la façon de détecter et d'empêcher ce type de recrutement". "Certains quartiers sensibles dans nos banlieues restent également des cibles de choix pour les activistes salafistes. Les jeunes sont ensuite envoyés en formation théologique en terre d'islam, pris en charge dans des écoles coraniques", a expliqué la ministre. Mme Alliot-Marie a souligné par ailleurs la difficulté de lutter contre le terrorisme. "Depuis six ans et demi, j'ai observé des changements dans la structure d'Al Qaïda. D'une organisation centralisée, on est passé à une myriade de réseaux autonomes, puis ces dernières années à des regroupements autour de mouvements comme l'ex-GSPC, rebaptisé Al Qaïda au Maghreb islamique", a-t-elle indiqué. Et pour ne rien arranger, la technologie, à l'image d'Internet, facilite grandement l'action des terroristes."Les groupes communiquent entre eux par ce biais. La coopération européenne entre les ministères de l'Intérieur se révèle indispensable pour assurer une veille efficace sur les messages qu'ils s'échangent ", a fait remarquer la ministre.