La question resurgit à chaque rentrée sociale. Devons-nous basculer enfin au week-end universel. Même si les partenaires sociaux (UGTA et patronat) en semblent désormais convaincus, les choses semblent se compliquer sur le plan politique. D'où l'absence de répondant à ces revendications, somme toute légitime des partenaires sociaux. Il faut dire que le manque à gagner est très important. Le repos hebdomadaire officiel en Algérie, étant fixé le jeudi et le vendredi, est totalement en décalage avec le week-end universel fixé pour samedi et dimanche. Ainsi, les opérateurs nationaux ne travaillent que trois jours effectifs par semaine avec l'étranger (lundi, mardi et mercredi). Selon certains experts, cette situation est très préjudiciable pour l'économie algérienne dans la mesure où le manque à gagner serait de 1 à 5 millions de dollars par jour. En attendant donc une réponse claire de la part des pouvoirs publics, ce sont les entreprises qui prennent les choses en main, tout en prenant garde à ne pas ébrécher la réglementation en vigueur. Celles-ci sont donc de plus en plus nombreuses à opter pour un week-end semi-universel (vendredi et samedi). Ainsi, après les différentes filiales de multinationales, dont Arcelor Mittal Annaba, les entreprises du secteur financier et de la nouvelle Conserverie algérienne, c'est au tour de l'entreprise Sidal de leur emboîter le pas en adoptant un nouveau week-end : le vendredi et samedi au lieu du jeudi et vendredi. Récemment privatisée, Sidal, filiale à 100% du groupe français Air Liquide, passera au nouveau week-end à partir du dimanche 5 octobre. La nouvelle direction de Sidal n'a rencontré aucun problème pour convaincre ses employés de se reposer le vendredi et le samedi au lieu du jeudi et vendredi, week-end officiel en Algérie. Les travailleurs de l'entreprise ont même accueilli favorablement la décision de leur direction. Sidal est spécialisée dans la fabrication et la distribution de postes et équipements de soudage, équipements cryogéniques, équipements hospitaliers de mise en œuvre des gaz et liquides cryogéniques. Elle a été rachetée totalement le 29 juillet par le géant français et mondial des gaz industriels Air Liquide pour une vingtaine de millions d'euros. Sidal emploie actuellement une centaine de personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de près de 2,2 millions d'euros en 2007. Aussi, le groupe français Air Liquide, qui a racheté Sidal, compte y investir jusqu'à 25 millions d'euros par an d'ici à 2012 en Algérie. Selon le directeur général d'Air Liquide Algérie, Paul Leondaridis, "le rachat effectué de Sidal après l'effacement total des dettes de cette entreprise, prévoit le maintien de son personnel et la modernisation de ses installations". Le montant de cette transaction n'a pas été rendu public, mais il avoisinerait les 20 millions d'euros. "L'acquisition de Sidal vient couronner les efforts d'Air Liquide menés depuis trois ans pour reprendre des opérations gaz industriels en Algérie", a expliqué M. Leondaridis. "Nous allons investir une dizaine de millions d'euros dans la construction d'une usine de production d'oxygène à Réghaïa à l'est d'Alger et moderniser l'usine de fabrication de postes à souder de Tenès (ouest) appartenant à Sidal", a ajouté M. Leondaridis. "Nous sommes prêts à investir en Algérie 25 millions d'euros par an et même plus, mais tout dépend des opportunités dans les grands projets pétrochimiques ou sidérurgiques", a précisé M. Leondaridis.