La troisième édition du Festival national du chaâbi s'est ouverte vendredi dernier au Théâtre national algérien avec à l'affiche deux noms pour attirer les foules : Abdelkader Chaou et Rachid Khali. Préliminaire lyrique pour ce rendez-vous qui s'étalera jusqu'au 25 du mois avec chaque soir une tête d'affiche et des candidats déniché pour leurs voix, quelque part dans une contrée du pays. Candidats qui seront en lice bien sûr pour les douze prix instaurés cette année par le commissariat du festival. Ces prix n'ont pas seulement une valeur symbolique mais aussi matérielle puisqu'allant entre 50.000 et 300.000 Dinars. Cela concerne seulement les cinq premiers lauréats, le reste c'est-à-dire du sixième au dixième gagnant, aura droit à un lot de livres. S'agissant des prix restants, ces derniers seront offerts aux membres du jury. Au menu de la soirée d'ouverture qui a vu la présence de plusieurs personnalités du monde artistique, du chaâbi pur et dur, celui qui incite à la joie et la fête. Badauds et férus de la chose chaâbie s'étaient déplacés en force au théâtre paré de ces lampions éclatants lors de ses soirées ramadanesques. Durant la première partie du spectacle, le public a surtout redécouvert la voix haletante de Rachid Khali, le généreux interprète une kyrielle de titres puisés dans le classique à l'image de Yamina, Djaya Tetzaâbel, Echebka, Ana Mali Fiach, Mahla Had essahra et El Bahdja. C'est avec Chabka, une chanson en hommage au défunt Guerouabi que Rachid Khali a réussi à mettre le feu aux planches du TNA.De son coté, Abdelkader Chaou, l'artiste populaire qui est de toutes les fêtes a gratifié son public d'un répertoire aux rythmes traditionnels variés tels que: Ana fi H'mek (je suis ton protégé), Ya Khalek Lachia (oh créateur...), Bent El Am (cousine), El Aouani, El Adra, Chahlat Layani...qui a fait vibrer la salle qui était à son comble. En attendant les prochaines soirées qui auront lieu tous les jours à partir de 22h, il faut savoir que ce rendez-vous compétitif réunira pas moins d'une trentaine de candidats venus de 22 wilayas. Le troisième festival national de la chanson chaâbie se déroulera sous le thème générique de “ connaissance et savoir.” Lors de cette édition qu'organisent comme chaque année les membres d'un commissariat que préside Abdelkader Bendaâmache, un hommage sera rendu au doyen de la chanson chaâbie, le regretté Mohamed El Badji. Alors qu'à la première et à la seconde édition de ce festival les honneurs ont été rendus respectivement à Fadhéla Dziria et Boudjemaâ el Ankis qui avait présidé le jury du festival, cette année c'est au tour de celui qu'on appelle El Baz d'être consacré à titre posthume. Le très populaire Mohamed El Badji est considéré comme le doyen de ce genre musical et comme l'authentique chanteur d'un style profondément ancré dans nos champs lyriques. Né le 13 mai 1933 à Belcourt, Mohamed El Badji qui est interprète auteur- compositeur, est arrivé à la scène artistique non pas par le circuit didactique, mais par passion. Plus connu sous le sobriquet de “Khouya EI Baz ”, il enfantera dans la douleur de la solitude carcérale son mémorable, Yal Moknine Ezzine et plus tard ses indétrônables, Bahr Ettoufane ainsi que, Alik el hana wa dhamane… De nombreux jeunes interprètes qui ont fini par se faire un nom à l'image de Amar Zahi, Aziouz Raïs, Rédha Doumaz,…ont adopté son style et son répertoire.Avec sa voix caverneuse, Mohamed el Badji a su rendre les affres des souffrances en rythmes apaisants. Pour revenir au festival, il y aura en plus de la compétition proprement lyrique des rencontres, ainsi que des conférences consacrées exclusivement à l'évolution de la chanson chaâbie à travers le temps et l'espace. Les soirées prochaines accueilleront des noms du chaâbi comme Mustapha Belahcen, Ghoulam Ellah Abdelkader, Yazid Mohamed, Cheikh Ahmed Zaïdi. Cheikh Boudida Abderahmane…