L'aqueduc de Aïn Zeboudja (Val d'Hydra, Alger), un ouvrage hydraulique datant de l'ère ottomane, classé monument national et situédans la Résidence Chaâbani,fera l'objet prochainement de travaux de restauration."Un bureau d'études a été désigné pour établir un diagnostic complet et faire l'état des lieux de cet édifice, classé en janvier 2008, et une entreprise entamera incessamment les travaux d'urgence", a indiqué Kamel Righi, architecte à la direction de la culture d'Alger. "L'ensemble des parties de ce monument est actuellement en mauvais état de conservation", a relevé l'architecte, citant parmi ces dommages, une large fissure parcourant le pan de la 7e arche au niveau inférieur du côté nord-ouest ainsi qu'une autre fissure aussi importante que la précédente localisée entre la 13e et la 14e arche.Le classement de cet édifice, le plus important des 4 aqueducs construits au 17è siècle (de Birtraria, du Telemly et d'El Hamma), permettra selon le dossier de classement "de mettre en valeur son importance historique et archéologique en restaurant les parties touchées par la dégradation, de permettre sa protection et sa sauvegarde et de proposer ces lieux, dans un projet touristique, culturel ou scientifique vu son emplacement et sa fonction durant l'ère ottomane". L'aqueduc de Aïn Zeboudja, considéré comme le plus ancien, et dont la construction aurait été supervisée par un maître fontainier- titre équivalent à celui d'architecte principal- nommé Ousta Moussa El Andaloussi, puisait ses eaux d'une source abondante située en avant de Dely Ibrahim. Il offrait un développement d'environ 12 kilomètres et recevait sur son parcours l'eau des sources de Hydra, contournait fort l'Empereur, puis entrait dans la Casbah et desservait toute la partie septentrionale de la ville. Avant de pénétrer dans la Médina par la Citadelle (Dar ES Soltan) qu'il approvisionnait au passage, cet aqueduc alimentait quatre fontaines et la zone des Taggarins, tandis qu'à l'intérieur de la ville, il distribuait l'eau à quatorze fontaines.L'aqueduc de Aïn Zeboudja, construit durant la période 1619-1639, et dont le débit était de 734. 400 litres par jour, représente un ouvrage d'art exceptionnel vu son architecture et le rôle important qu'il a joué, à l'époque ottomane, dans l'alimentation en eau potable de la ville à partir des sources naturelles. Les trois autres aqueducs de la même époque qui alimentaient la ville sont l'aqueduc d'El Hamma, alimenté par la source d'El Hamma (sud d'Alger) et dont le débit était de 777. 6000 litres/jour, l'aqueduc du Telemly, d'un débit de 561. 600, qui puisait son eau d'une source située dans le quartier Mustapha supérieur (sud-ouest d'Alger) et l'aqueduc de Birtraria d'une capacité de 126.144 litres par jour, dont l'eau provenait d'une source de Frais vallon (Nord-Ouest d'Alger).