L'Opep a avancé de trois semaines sa prochaine réunion et devrait décider le 24 octobre d'une baisse d'environ un million de tarifs/jour de sa production, qui est actuellement de 28,8 millions de barils/jour, afin de soutenir les prix qui souffrent d'une perspective de baisse de la demande. Le secrétaire général de l'Opep, Abdalla Salem El-Badri, a décidé d'avancer au 24 octobre la tenue de la réunion extraordinaire. Ce sommet extraordinaire des pays exportateurs de pétrole avait déjà été avancé, la semaine dernière, au 18 novembre, mais face à la décrue des cours de pétrole, l'Organisation a décidé de réagir plus vite. "Après consultation avec le président de l'Opep et ses collègues ministres, le secrétaire général de l'Opep Abdalla Salem El-Badri a décidé de tenir la réunion extraordinaire de l'Opep à une nouvelle date.Elle aura lieu le vendredi 24 octobre plutôt que le 18 novembre 2008", a indiqué l'Opep dans un communiqué.Les cours du pétrole n'ont cessé de chuter et repassent successivement sous d'importants seuils. Jeudi, la publication de stocks de pétrole aux Etats-Unis, bien au-delà des attentes, a renforcé le mouvement de baisse des cours. Creusant leurs pertes, les cours du pétrole ont dégringolé jusqu'à 66,22 dollars à Londres et 71,21 dollars à New York, après l'annonce d'une progression des réserves de brut, qui se sont étoffées de 5,6 millions de barils la semaine dernière, ainsi que des stocks d'essence, qui ont bondi de 7 mb, des chiffres dépassant largement les attentes des analystes. Les craintes de récession mondiale, revenues au premier plan depuis mardi, ont par ailleurs été attisées par des indicateurs américains: la production industrielle aux Etats-Unis a chuté en septembre, enregistrant une baisse de 2,8%, soit son recul le plus fort depuis décembre 1974. Ce changement de calendrier montre à quel point les producteurs de pétrole sont affolés par la chute des prix, renforçant l'hypothèse selon laquelle l'Opep devrait réduire son offre pour enrayer la chute des prix. En effet, l'Opep devrait décider de réduire sa production de brut d'au moins un million de barils par jour lors de sa réunion extraordinaire du 24 octobre face à la chute brutale des cours, a estimé vendredi le ministre qatari de l'Energie Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah. "Je crois, personnellement, qu'il pourrait s'agir d'un million de barils ou plus. Au moins un million de barils, mais je ne peux pas confirmer", a-t-il déclaré sur la chaîne satellitaire Al-Jazira, basée à Dubaï. "Nous étudierons nos prévisions pour l'offre et la demande", a ajouté le vice-Premier ministre, en allusion à la réunion extraordinaire du 24 octobre à Vienne. Après avoir culminé à 147 dollars au mois de juillet, les cours du pétrole n'ont cessé de dégringoler depuis une dizaine de jours, passant sous la barre des 80 dollars vendredi dernier et sous les 70 dollars mercredi soir à Londres. Le président de l'Opep, M. Chakib Khelil, avait affirmé que le prix idéal du baril de pétrole brut se situait entre 70 dollars et 90 dollars. Une fourchette assez large, qui pourrait néanmoins décaler le démarrage les projets d'exploration-production les plus coûteux. Début octobre, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, avait estimé qu'un baril de brut à moins de 100 dollars ne convenait "à personne, ni aux producteurs ni aux consommateurs".