Le projet d'Autoroute de la mer, présenté en réponse à un appel à projet de la Commission européenne de transport, a été définitivement adopté, vendredi à Bruxelles, après examen en seconde lecture des affinements apportés à son contenu par les autorités portuaires de Béjaïa.C'est ce qu'a annoncé samedi le P-DG adjoint de l'entreprise portuaire de Béjaïa, M. Achour. La commission européenne qui, en juillet dernier avait déjà donné son accord de principe, avait subordonné, rappelle-t-on, sa décision finale à l'amélioration du contenu du projet, notamment les solutions envisagées pour optimiser ses échanges avec Marseille et Barcelone, ses deux partenaires pivots dans ce projet et l'activation de la mise en place des consortiums y afférents. Le projet porte sur les améliorations opérationnelles, envisagées par les autorités portuaires, tant du point de vue des infrastructures que des procédures pour améliorer l'efficience du port et le transit des marchandises en son sein. Eminemment technique, elle se veut une réponse à des pré-requis de la Commission européenne qui, pour favoriser les connexions entre les deux rives de la Méditerranée, a mis en avant l'exigence de satisfaction aux normes d'exploitation et de gestion européennes des ports. Ce sont essentiellement des recommandations et des spécifications qui concernent la réduction des temps de séjour à quai des navires, notamment dans les terminaux à conteneurs, et la simplification des formalités de passage et de transit. De plus, il est requis d'améliorer l'intermodalité entre les transports terrestre et maritime. Cependant, ce projet, soumis à concurrence avec d'autres ports maghrébins, a été établi sur la base d'un double audit interne et externe au cours desquels les goulots d'étranglement et les insuffisances ont été identifiés et les solutions aussi. Sa mise en œuvre, qui se fonde sur l'impératif d'inscription du port dans une dimension régionale, est soutenue par l'implication, à titre partenarial, des ports de Marseille (France) et Barcelone (Espagne) qui, à deux, alimentent l'essentiel du trafic, soit plus de 60% réunis en direction de Béjaïa et inversement. Toutefois, et selon Mme D. Indira, la représentante de la Commission européenne, chargée du projet, les trois ports, celui de Béjaïa, de Tanger et l'Enfida, pourraient cependant être retenus. Cela dépend de la consistance de l'offre de projet soumise. Il est utile de rappeler, par ailleurs, que le port de Béjaïa, qui possède une triple certification ISO, a traité plus de quinze millions de tonnes de marchandises en 2007 et plus de 100.000 conteneurs.Ce projet d'Autoroute de la mer n'entend pas se matérialiser par l'ouverture de nouvelles lignes entre le nord et le sud de la Méditerranée, mais entend rationaliser les corridors existants entre Béjaïa et Marseille, d'une part, et Béjaïa et Barcelone, d'autre part, et optimiser au mieux le transit entre eux. Chacun des trois partenaires ayant à cœur de s'atteler à s'insérer dans une chaîne logistique euro-méditerranéenne intégrée, a soutenu M. Achour, notant, que les partenaires sont tenus de réunir leurs capacités pour étendre leurs services au delà du transport de port à port, et avoir pour objectif de s'inscrire dans une dimension régionale et offrir des solutions intermodales intégrées, incluant les acheminements terrestres.Le port de Béjaïa, qui a déjà "le vent en poupe" depuis plusieurs années avec des taux de croissance annuels de l'ordre de 10%, par delà son souci d'améliorer ses cadences, ses capacités et la qualité de ses prestations, vise à bénéficier de l'assistance logistique et financière, prévue dans le cadre du programme MEDA-Mos. Une réunion de la Commission européenne des transports est programmée à cet effet, lundi, a assuré M. Achour.