L'Algérie risque un déficit hydrique, essentiellement dans les prochaines années. C'est ce qui ressort d'un rapport sur l'état des lieux du secteur de l'eau potable en Afrique, publié par la Coopération technique belge (CTB). C'est ainsi que l'Algérie figure parmi les 17 pays africains touchés par le déficit hydrique, dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydriques. Les résultats du rapport ont été obtenus, au regard du seuil de rareté fixé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou celui de la Banque mondiale, à 1000 m3 par habitant et par an, précise le rapport.On note dans ce même rapport qu'en Algérie, la disponibilité actuelle en eau théorique par habitant et par an est de 500 m3, tandis qu'en 1962 elle était de 1500 m3 et, d'après les prévisions, elle ne sera que 450m3 en 2020, selon la même source. Il s'y ajoute que l'eau potable était accessible pour 87% de la population dont 92% en milieu urbain et 86% en milieu rural. L'Algérie a une population rurale de 13,8 millions d'habitants sur un effectif total de 34 millions répartis entre 971 des 1541 communes que compte le pays. Le déficit hydrique constaté dans le pays est dû, entre autres, à la faiblesse des ressources en eau exploitable, la mobilisation, la vétusté des réseaux de distribution, les raccordements anarchiques aux réseaux d'adduction d'eau et d'assainissement, selon le rapport. Afin de pallier ces problèmes et assurer les besoins en eau potable des populations, le rapport rappelle que le gouvernement algérien a prévu de consacrer 18 milliards de dollars US au développement rural pour le financement de 4 000 projets pour la période allant de 2008 à 2011. Le problème de pénurie d'eau en Algérie, à l'instar de tous les pays de la région MENA, se pose avec acuité. Aussi, pour faire face à d'éventuelles crises, un programme ambitieux visant à renforcer la sécurité hydrique jusqu'à l'horizon 2050 a été lancé, en tenant compte du développement économique et démographique qui détermine l'évolution de la demande de services d'approvisionnement en eau et d'irrigation. Ce programme est le fruit d'une politique volontariste de mobilisation des ressources en eau et de construction d'infrastructures hydrauliques, destinées à l'alimentation en eau potable et l'irrigation. Il vise également à relever de nombreux autres défis, dont celui de la gestion des ressources pour mieux prévoir et appréhender les conséquences sociales, économiques et budgétaires et réduire au plus bas niveau les pertes, surtout que le régime des précipitations dans cette région du monde s'est profondément modifié ces dernières années en raison des changements climatiques caractérisés par la rareté des pluies. Les premiers résultats se feront ressentir de manière effective à partir de 2010.