La compagnie nationale Sonatrach et le groupe pétrolier italien ENI, ont décidé de se lancer ensemble dans le développement d'une zone potentiellement pétrolifère au Mali, aux frontières avec la Mauritanie et l'Algérie, dans le bassin du Taoudénit. Les deux compagnies vont y explorer cinq blocs. Ces derniers ont été repris à la petite compagnie d'exploration pétrolière australienne Baraka Petroleum qui avait découvert la zone et fait les premières études sismiques. Le pétrolier pétrolier italien, ENI vient ainsi de racheter 50% des cinq zones identifiées par Baraka et orchestrera les forages - et peut-être l'exploitation - d'éventuels champs pétroliers identifiés. La Sonatrach, qui intervient via sa filiale pétrolière internationale Sipex, prendra 25% de ces cinq blocs. Baraka et sa filiale malienne conserveront quant à elles la haute main sur les 25% restants, se réservant ainsi des territoires de 193 000 kilomètres carrés pour sonder, creuser... et peut-être faire jaillir l'or noir du sol. Dans cette transaction, Baraka Petroleum récupère 19 millions de dollars de quoi éponger les frais engagés depuis deux ans, ainsi que sur l'année à venir, dans l'exploration de ces sites. La présence de Sonatrach à travers sa filiale Sipex semble hautement appréciée. En effet, "la Sipex a déjà une grande expérience dans l'exploitation pétrolière dans le Sahara, où la géologie est très proche de celle observée dans la partie malienne du bassin du Taoudénit", a estimé Max de Vietri, le P-DG de Baraka Petroleum, au quotidien français La Tribune. Le Bassin du Taoudénit semble offrir des similitudes avec la région d'Illizi qui, au nord du massif du Hoggar, recèle 7 milliards de barils prouvés. L'isolement de la zone, le port le plus proche d'où sont supposés partir les tankers est à 1 500 kilomètres, signifie cependant que les gisements découverts devront être considérables pour pouvoir être exploitables sans perte. Perdu au coeur du Sahara et sondé il y a quarante ans par des groupes cherchant un nouveau Hassi Messaoud, le Bassin du Taoudénit recèle tous les espoirs de Baraka. Avec cette nouvelle percée à l'international, Sonatrach vient de renforcer à la fois son statut de major pétrolier et son partenariat, déjà bien établi, avec un client. En effet, Sonatrach et ENI détiennent en commun le gazoduc Enrico Mattei d'une capacité de 27 milliards de mètres cubes et envisageraient de la porter en deux étapes à 33,5 milliards de mètres cubes, avec 3,2 milliards à compter de 2008 et 3,3 milliards à compter de 2012. Conscient de l'importance de ce projet, ENI souhaite anticiper sur le calendrier et faire avancer à 2009 ou 2008, la deuxième étape programmée pour 2012. Les ambitions de Sonatrach à l'international ne datent pas d'aujourd'hui. Le Groupe avait, en effet, mis en place un système de réorganisation de ses activités internationales par le regroupement des compagnies filiales à l'étranger autour d'un holding international. Les filiales et holdings initialement rattachés à Sonatrach sont passés sous la coupe de Sonatrach International Corporation (S.I.H.C) créée en juillet 1999. Le holding opère actuellement dans différents pays tels que Yémen, Pérou, Venezuela et Espagne.