Par Rachid Mahi Les enjeux pour l'économie algérienne sont tels qu'il est plus que primordial de commencer à constituer un vivier de champions économiques nationaux afin de s'engager dans un modèle de développement aux bases solides aptes à rehausser substantiellement le niveau de l'économie et à la moderniser. Or, en l'état actuel des choses, il n'existe pratiquement pas de stratégie explicite de concentration économique ni, d'ailleurs, de champions en Algérie, exception faite de quelques rares leaders que l'on pourrait d'ailleurs compter sur les doigts d'une seule main. Les entreprises, dans un contexte d'économie ouverte et concurrentielle, doivent se regrouper sinon elles seront vouées à disparaître. Et ce n'est pas le gouvernement ou une quelconque autorité qui présidera aux stratégies d'entreprises, mais la nécessité économique elle-même. Le rôle de l'Etat ne consiste non pas à fixer de manière arbitraire des stratégies préconçues, mais à réguler l'environnement dans lequel sont appelés à se dérouler des fusions et des rapprochements entre groupes et entreprises. Ce rôle jouit d'une importance accrue par l'entrée en vigueur imminente des accords de libre-échange signés avec l'UE. La concurrence sera exacerbée, et les entreprises devront, en conséquence, s'en prémunir convenablement afin d'y faire face. Mais l'Etat ne peut leur imposer une quelconque politique, c'est à elles-mêmes qu'il incombe d'assurer leur pérennité et de construire de vrais projets d'avenir en tenant compte des nouveaux paramètres, de variables et de nouveaux entrants sur le marché. Quant aux entreprises, elles se doivent de réagir face à l'imminente arrivée de puissants concurrents étrangers, soit par des fusions acquisitions ou grâce à d'autres solutions : création de centrales logistiques ou création de centrales d'achats communes. La performance n'est pas seulement en fonction de la taille, de simples filiales peuvent à elles seules constituer de véritables champions : fusionner n'aboutit pas forcément à la performance et à la rentabilité, encore faut-il que synergies, productivité et compétitivité soient de mise. Les expériences des Italiens, ainsi que de nos deux voisins sont de parfaits exemples à méditer. L'Algérie reste l'un des plus importants marchés de l'Afrique. Et d'autres l'ont compris bien avant nous et viennent y investir.