Le Parlement réuni, hier, en congrès au Club des Pins, a dit oui à l'amendement de la Constitution, initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Avec la présence de 521 membres de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation, ainsi que 6 procurations, ils étaient près de 500 à dire oui pour la révision constitutionnelle, selon le président du Sénat. Il s'agit des parlementaires des partis de l'Alliance présidentielle et ceux du Parti des travailleurs, 7 députés du FNA et les indépendants. Les 21 parlementaires du RCD ont dit non à ce projet et ont préféré quitter la salle juste après avoir rejeté le projet de loi en question, tandis que les 8 députés des partis Enahdha et El Islah ont préféré le mode de l'abstention, comme c'est le cas également de 7 députés du FNA. Désormais, après cette adoption massive des amendements apportés par le président Bouteflika au texte fondamental de la République, le chef de l'Etat pourra se présenter aux élections présidentielle de 2009 et aspirer à un troisième mandat. Cette candidature est possible, puisque l'article 74 de la Constitution qui limitait le nombre des mandats présidentiels à deux a été amendé. Donc, si le peuple le veut il pourra reconduire le président Bouteflika pour la troisième fois. A souligner que le président Bouteflika a été élu président de la République en 1999 puis réélu en 2004. M. Bouteflika, 71 ans, n'a cependant jamais évoqué une possible candidature à la prochaine présidentielle prévue en avril 2009. Il y a lieu de souligner qu'avec cette nouvelle constitution, un Premier ministre sera désigné par le chef de l'Etat en remplacement du poste chef du gouvernement, et éventuellement des vice-premier ministres. A noter que selon les premières informations le poste de premier ministre sera occupé par l'actuel chef du gouvernement. Selon l'amendement du texte fondamental de la République, le Premier ministre met en oeuvre le programme du président de la République et coordonne l'action du gouvernement qu'il choisit.Il s'agit, en outre, de la promotion des droits politiques de la femme pour augmenter ses chances d'être représentée dans les assemblées élues. Le nouveau texte protège les symboles de "la glorieuse Révolution de Novembre 1954" qui a mené à l'indépendance en 1962 et la promotion de l'écriture et de l'enseignement de l'histoire. L'article 5 de la Constitution consignera les caractéristiques de l'emblème national ainsi que de l'hymne national "Quassaman" dans l'intégralité de ses couplets. L'Etat garantit le respect des symboles de la Révolution, la mémoire des chouhada (martyrs) et la dignité de leurs ayants droit et des moudjahidine, selon les nouvelles dispositions constitutionnelles. L'Etat doit enfin assurer la promotion de l'écriture, de l'enseignement et de la diffusion de l'histoire. Dans un message lu à l'occasion par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président de la République a souligné que le Parlement représente les différentes catégories du pays, ajoutant que malgré toutes les souffrances et le terrorisme qu'a connu l'Algérie, cette institution a continué d'exercer dans la démocratie et le respect des libertés d'expression. Dans ce cadre, il a affirmé que "nous resterons toujours attachés à la démocratie comme un choix irréversible". Il a également souligné que l'Etat a prouvé sa préoccupation de renforcer les cadres juridiques et prendre les mesures qu'il faut pour préserver la démocratie. Revenant sur la révision constitutionnelle, le chef de l'Etat a souligné que celle-ci est une nécessité vu les changements qu'a vécu l'Algérie, lesquels demandent une révision de quelques dispositions de la Constitution pour donner plus d'efficacité aux institutions de l'Etat et réaliser les buts de la stratégie nationale. Le Président a aussi considéré que le débat qu'a provoqué la révision de la Constitution est une preuve de démocratie, soulignant également les débats au niveau des organes de presse qu'il a suivi avec une grande importance.