En 1999, le président de la République, M. Abdelaziz Boutéflika, avait annoncé que le programme national que " nous avons ensemble mis en œuvre en matière de rénovation globale de l'Etat et de la société, appelait un amendement de la Constitution de 1996, née dans une conjoncture de crise asphyxiante qui avait failli détruire les fondements de la République. Une constitution élaborée sous la pression de l'épreuve difficile que le pays avait traversée ". En juillet 2006, le chef de l'Etat, à l'occasion de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse dans un message adressé à la Nation, a notamment précisé : " Bien qu'étant alors convaincu de la nécessité de l'amendement de la Constitution, je m'étais, néanmoins, engagé à la respecter et à l'appliquer, compte tenu de la multitude des priorités auxquelles nous avions eu à faire face au cours de cette période ô combien délicate et difficile, priorités qui s'exprimaient en termes de lutte antiterroriste, de traitement de ses divers aspects et conséquences et de consécration de la politique de la concorde civile qui a contribué à rétablir la sécurité et les grands équilibres de l'Etat et approfondir l'esprit de tolérance et de solidarité qui s'était si merveilleusement traduit par l'adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale que l'écrasante majorité du peuple algérien avait adoptée ". Avec le dépassement de la situation de crise et de déséquilibre, l'Algérie s'est inscrit depuis mercredi dernier dans une phase déterminante du processus de développement et de renforcement des structures d'un Etat de droit. L'amendement de la loi fondamentale du pays, largement approuvée par les deux chambres parlementaires, s'est imposée non seulement comme une étape avancée et complémentaire dans le processus de réforme et de modernisation des structures de l'Etat, mais également en ce sens qu'il répond à un souhait populaire large et à une revendication d'une grande partie des forces politiques et du mouvement de la société civile. La nouvelle Constitution amendée traduit de fait les préoccupations et les orientations de la nouvelle étape en harmonie avec l'évolution de l'Etat algérien qui se veut désormais stable, fort et efficace. Ce nouveau texte de la loi fondamentale traduit les règles d'un régime politique aux contours clairs, précisant davantage les prérogatives et les responsabilités, veillant au respect du principe de la séparation des pouvoirs, mettant fin aux interférences. De tout cela, il ressort que l'Algérie face à des défis de développement global dans un contexte marqué par une mondialisation déferlante, a besoin d'un " régime fort et homogène " en mesure de renforcer et de stimuler les structures de l'Etat en faveur d'une maîtrise rationnelle des priorités nationales stratégiques et d'une meilleure prise en charge des exigences de la gestion et de la bonne gouvernance pour laquelle le chef de l'Etat œuvre depuis 1999 à concrétiser comme culture et comme pratique à tous les niveaux, pour garantir une démocratie authentique, des institutions républicaines puissantes et une légitimité constitutionnelle pérenne. C'est dans cet esprit même qu'est intervenue l'initiative du président Bouteflika d'amender la constitution qui garantit de la meilleure manière l'expression de la souveraineté populaire, la défense des symboles de la Révolution et de la République et la promotion des droits politiques de la femme. La nouvelle Constitution adoptée mercredi par le Parlement concrétise de fait le processus de la pratique démocratique par la femme algérienne qui, par son combat et ses longs sacrifices, s'est adjugée une place de choix au sein de la société, en devenant un élément vital dans le processus de développement et de l'édification de l'Etat algérien. La Constitution lui garantit ses droits à part entière en matière d'éducation, de formation, de travail, et d'action politique. Le droit de vote lui est acquis tout autant que celui de se porter candidate, assumer différentes fonctions y compris celles de Président de la République. Sa participation s'est vue ainsi confortée dans les différents secteurs civiles et militaires, l'habilitant à assumer les plus hautes fonctions à l'instar de ce que vise la femme dans les pays développés. Outre les portefeuilles ministérielles, la députation au Parlement et la magistrature, la femme algérienne a également réussi depuis 1999 à accéder aux fonctions de wali, chef de daïra, recteur d'université, ambassadrice, membre du Conseil de la nation etc.