Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le président mauritanien renversé par la junte militaire au mois d'août dernier, transféré dans son village natal, à 260 Km au sud-est de Nouakchott, a, dans une interview accordée à un média américain, dit qu'en dehors du changement du lieu de son assignation, sa situation n'a pas évolué. Il se considère toujours comme le président de la Mauritanie. "J'ai été élu, il y a 18 mois, dans des élections tout à fait transparentes, claires, et j'ai été écarté par un coup d'Etat militaire, qui peut m'écarter physiquement, mais qui ne peut rien changer à la légitimité dont je dispose", a-t-il déclaré. Le président mauritanien déchu estime jouir toujours du soutien de la communauté internationale qui, dit-il "est tout à fait pour la légitimité et le retour à l'ordre constitutionnel". M. Abdallahi s'est félicité de la position du gouvernement américain. "J'apprécie de façon particulière la clarté et la vigueur de la position des Etats-Unis", a-t-il souligné dans ce cadre là. Sidi Ould Cheikh Abdallahi se dit engagé dans une lutte qui lui permettra de retrouver son poste. "La seule chose qui peut sortir de Mauritanie de cette crise, c'est la mise en échec de ce coup d'Etat et le retour à la légalité", a-t-il insisté. Le président mauritanien renversé dit n'être pas en négociation avec la junte militaire au pouvoir. Il a indiqué être au courant des préparatifs des "Journées de concertation pour la démocratie, pour une feuille de route". Il estime que tout cela se fait dans le cadre de la violation de la légalité. Interrogé sur la menace du terrorisme dans son pays, M Abdallahi a souligné qu'aucun pays de la région n'est à l'abri. Il dit craindre que les terroristes soient encouragés à sévir s'ils se rendent compte que les militaires "sont trop préoccupés par la politique". Pour ce qui est du limogeage des principaux chefs de l'armée et des services de sécurité, l'une des causes du coup d'Etat contre lui, M. Abdallahi dit n'avoir aucun regret, "j'ai essayé de diriger ce pays en démocrate ", a-t-il affirmé, relevant, toutefois, n'avoir pas eu une politique de communication à la hauteur des grandes attentes des Mauritaniens.