Une délégation de l'Union africaine (UA), a entamé, mercredi, à Washington, des discussions avec les autorités américaines sur des sujets allant de la sécurité au commerce en passant par la santé. Le secrétaire d'Etat-adjoint américain, Jacob Lew, s'est félicité des efforts de l'Union en vue de promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance. Il a notamment salué les positions prises par l'organisation contre les dérapages constitutionnels des dirigeants en Mauritanie, au Niger, en Guinée et à Madagascar. " Les membres de l'Union africaine ont clairement décidé que l'Union n'est pas un club pour généraux ou dictateurs. Nous applaudissons les mesures fermes que l'organisation a prises en ce sens ", a déclaré M. Lew. Plus habituée à recevoir les critiques et faisant l'objet de multiples suspicions quant à sa capacité à remplir efficacement sa mission, l'Union africaine vient ainsi de recevoir un soutien de taille de l'administration Obama. Le secrétaire d'Etat-adjoint américain a souligné l'importance de l'engagement financier des Etats-Unis dans les programmes de paix et de sécurité de l'Union africaine. Selon lui, les Etats-Unis se tournent de plus en plus vers l'Union pour la résolution des problèmes transnationaux et africains. De son côté, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a déclaré que l'organisation travaille pour la paix et le développement. Il a mis l'accent sur la sécurité, rappelant que l'Union africaine avait la capacité d'intervenir rapidement dans des zones de conflits et avait déployé des forces au Darfour. Selon lui, les organisations mondiales comme l'Union africaine sont efficaces dans la lutte contre le terrorisme, la piraterie, les trafics et les changements climatiques. Le président de la Commission de l'UA a évoqué les " importants changements " dans le monde, " en particulier la mondialisation, l'arrivée de nouveaux acteurs sur la scène internationale, à l'exemple de la société civile, une nouvelle ère de redistribution du pouvoir, et par-dessus tout, la visibilité et la montée en puissance d'organisations régionales ". Jean Ping a souligné l'importance des ressources naturelles et du marché africain. La population des pays de l'Union qui s'élève aujourd'hui à un milliard de personnes pourrait atteindre les deux milliards en 2050. Des atouts qui font de l'Afrique un continent attractif pour les investisseurs, a-t-il fait remarquer. La délégation de l'UA a rencontré les membres du gouvernement américain et des officiels de haut rang en matière de défense, de sécurité, des renseignements et du commerce. Le département d'Etat américain a indiqué qu'il espère que ce type de rencontres se tiendra une fois par an. A l'issue de ce cycle de rencontres entre l'administration américaine et l'organisation africaine, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, dans une interview accordée à un média américain, s'est déclaré satisfait. " Dorénavant, nos relations seront plus institutionnalisées avec une rencontre bilatérale annuelle, ici, ou à Addis-Abeba ", a-t-il déclaré. "Depuis le discours du président Obama à Accra, nous avons vraiment senti un vent nouveau dans l'approche des Etats-Unis vers l'Afrique ", s'est réjoui Jean Ping. Concernant les questions africaines, M. Ping a rappelé que la junte au pouvoir au Niger devait respecter ses engagements jusqu'au bout, comme cela semble être le cas pour le moment afin de ne pas tomber dans les travers de la Guinée à l'époque de Dadis Camaras. Enfin, il a insisté sur la nécessité de tenir des élections en 2010 en Côte d'Ivoire, car, selon lui, " on ne peut pas les repousser indéfiniment".