Par Mohamed Latreche Le moins qu'on puisse dire est que le message du président de la République à Doha, est venu à point nommé pour rappeler aux pays développés que "la première urgence est de penser aux plus vulnérables". A l'heure où la pauvreté affecte 50% des enfants de la République démocratique du Congo et où 12 millions de zimbabwéens risquent de mourir de faim, certains chefs d'Etat ont, hélas, par manque d'intérêt, brillé par leur absence à cette réunion de Doha. L'empressement dont font preuve les pays riches pour régler les problèmes liés à la crise financière contraste, en effet, totalement avec leur manière de se dérober et de ne pas tenir leurs promesses en matière d'aide, de lutte contre la pauvreté, de protection des droits de l'homme et de lutte contre le changement climatique. Et c'est un peu dans ce sens que le discours du chef de l'Etat allait, appelant, à cet effet, à une mobilisation urgente et sérieuse de la communauté internationale pour éviter que la crise actuelle, financière et économique ne l'éloigne encore davantage des objectifs de Monterrey et, plus globalement, ne la distrait de ses promesses en matière d'aide au développement. La réduction des demandes d'exportation dans les pays en développement, ajoutée à la baisse des investissements étrangers, ont été, entre autres, les principaux axes sur lesquels il est revenu en réitérant la nécessité de faciliter l'entrée à l'OMC des pays en développement, et ce, a-t-il souligné, afin de progresser vers un système commercial international, universel, équitable et non discriminatoire. Au vu, également, des sommes modiques des IDE, comme l'a si bien dit le SG de l'ONU, pour l'aide au développement, ainsi que de la mise à l'écart des pays en voie de développement des échanges internationaux, la situation n'a fait qu'empirer pour beaucoup d'entre eux. Le constat est malheureusement là pour nous le prouver. Certaines régions du monde, à l'instar de l'Afrique, sont en train de subir des déséquilibres insurmontables. Certes, l'insertion de certains pays dans les échanges internationaux leur a permis de sortir d'une extrême pauvreté, mais de nombreux pays restent en marge du commerce international lequel est également source d'inégalités. Le Chef de l'Etat l'a bien formulé en disant que, malgré ses énormes potentialités, l'Afrique continue de représenter une part infime du PIB mondial, attirant moins de 1 % des investissements directs étrangers, et ne participant qu'à 1,5 % du commerce mondial. Pour le président de la République "l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale est la seule façon de leur permettre de tirer profit des bénéfices de la mondialisation, et elle tarde à se concrétiser".