La cellule de traitement du renseignement financier a entamé un travail d'auto évaluation de ses activités et ce, suite aux recommandations du Gafi. Cet organisme a adressé un questionnaire sur le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme en Algérie et la cellule rendra ses conclusions au mois de janvier prochain, lors de la visite d'une délégation du Gafi dans notre pays. Selon le président de la cellule de traitement du renseignement financier, les mécanismes mis en place pour lutter contre le fléau du blanchiment d'argent en Algérie "répondent au normes internationales". Abdelmadjid Amghar, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, a déclaré que sa cellule entend mettre les bouchées doubles pour lutter contre le blanchiment d'argent. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon enregistrées jusqu'à mercredi dernier, qui s'élève à "138 déclarations émanant toutes des banques". Le président de la cellule a souligné que "2 déclarations sont déjà transmises à la justice et une a même abouti, puisque le verdict de la cour de Bir Mourad raïs, à Alger, est tombé et concerne une affaire de 7,8 millions d'euros". Il précise également qu'une autre affaire est actuellement en instruction. Parmi les secteurs où ce fléau est très répandu, figurent, notamment, "l'immobilier et le foncier". Abdelmadjid Amghar précisera aussi que les "directions générales des douanes et des impôts sont les entités déclarantes qui établissent des rapports confidentiels destinés à la cellule de traitement du renseignement financier" et prévient au passage que les assujettis risquent des sanctions pénales et financières dans le cas ou ils ne déclarent pas de telles opérations. Le travail de la cellule prend en compte également "les signes de richesse extérieurs des citoyens" pour lutter contre le blanchiment d'argent. Abordant le décret instituant le seuil de 50 000 DA dans les transactions, Abdelmadjid Amghar exclut tout revirement mais un décret est "mis en veilleuse pour le moment". La cellule qu'il dirige est toujours à pied d'œuvre sur cette question et estime que le premier décret a montré des difficultés d'application car n'étant pas "compatible avec l'économie nationale". La cellule, a affirmé son premier responsable, est en passe d'élaborer un nouveau texte comprenant de nouvelles propositions. Ainsi, le montant sera revu à la hausse et sera de "500 000 DA". La cellule a transmis ses propositions aux autorités depuis un mois et attend les réponses. A souligner qu'une rencontre africaine sur le blanchiment d'argent aura lieu aujourd'hui à Alger.