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« Oui, l'OMC touche à la souveraineté nationale »
Nicolas Imbodan Directeur de l'institut Idéas de Genève
Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2008

Ce serait une très mauvaise chose que l'Algérie adhère à l'OMC juste parce que d'autres pays comme le vôtre l'ont fait… » Ce conseil, après coup, de Nicolas Imbodan, expert négociateur pour son pays, la Suisse, et directeur de l'institut Idéas de Genève spécialisé dans les relations économiques internationales, a valeur d'avertissement aux décideurs d'Algérie.
L'expert met en garde d'entrée contre la tentation de « la mode » en se jetant comme une victime expiatoire dans la gueule des puissants de ce monde. Mais le coup est déjà parti, comme l'a précisé à juste titre le directeur de l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG) qui a organisé l'événement. Cette conférence qui ouvre les yeux ne sert désormais presque à rien, sinon à avoir une idée de ce qui attend l'Algérie « dans ce club des riches aux règles machiavéliques ». Faut-il oui ou non adhérer à l'OMC ? Cette question étant déjà tranchée en Algérie, les participants ont suivi studieusement une plongée dans les insondables arcanes de l'ex-GATT via un exposé décapant et parfois inquiétant de ce qui attend l'Algérie, loin de la rhétorique officielle. « Je ne connais pas très bien votre pays, mais je dois vous dire qu'en l'état actuel des règles de l'OMC, il n'est pas du tout favorable pour des pays en développement comme le vôtre d'y adhérer », conseille Nicolas Imbodan. Il en veut pour preuve les produits des pays comme l'Algérie qui « sont moins bien traités que ceux de l'OCDE et des USA ». « Que voulez-vous, ce sont ces pays riches qui ont fait des règles de l'OMC pour eux-mêmes et les absents ont toujours tort ! », commente l'expert. La preuve ? Le cuir, les textiles et les produits agricoles en provenance des pays en développement sont soumis à des droits de douane « très élevés », a-t-il expliqué. Comme pour signifier presque l'inutilité pour l'Algérie d'être membre de l'OMC, l'invité de l'INESG affirme que « le traitement spécifique et différencié » dont jouissent les nouveaux adhérents signifie tout simplement « taisez-vous ! ». Pour Nicolas Imbodan, les nouveaux adhérents, souvent, n'ont pas voix au chapitre et sont tenus « hors négociation ».
Pis encore, les produits agricoles, qui constituent l'essentiel des exportations de ces pays, sont « quatre fois moins chers que ceux des pays de l'OCDE et des Etats-Unis ». Ces puissants, qui ont inventé « le dumping social » pour s'autoriser un protectionnisme, ne sont pas prêts, d'après Nicolas Imbodan, d'ouvrir leurs marchés aux produits des pays en développement grâce aux règles qu'ils ont eux-mêmes mises en place sans possibilité de recours. « Ils vont vous bouffer… » « Exemple : le cacao à l'état brut est taxé de 0,5% de droits de douane, mais si son producteur a la fâcheuse idée de le transformer en chocolat pour l'exporter, les droits grimpent à 25% ! » commente l'orateur, réaliste. Quelles sont donc la posture et la marge de manœuvre d'un membre de l'OMC ? « Vous savez, ce sont les puissants de ce monde qui fixent l'agenda de l'OMC en fonction de leurs propres intérêts, c'est pourquoi les rounds de l'organisation traînent des années. » Et de lâcher : « C'est machiavélique, mais c'est comme cela ! » Ce n'est pas tout. Nicolas Imbodan précise bien que l'adhésion à l'OMC signifie clairement l'abandon d'une part de la souveraineté nationale. « L'OMC touche à la souveraineté nationale, oui, c'est vrai parce que l'OMC impose des règles supranationales qui ne reconnaissent pas les lois nationales », reconnaît-il. Le directeur d'Idéas, qui voulait visiblement faire la lumière sur un sujet aussi obscur en Algérie, s'exclame ainsi : « Après cela, comment oserai-je vous dire que l'adhésion à l'OMC est une bonne chose pour un pays comme l'Algérie ? » Cette formule aux accents de mise en garde est accompagnée d'un conseil pour notre pays de voir s'il dispose d'autres alternatives que l'adhésion à l'OMC. Mieux encore, il recommande aux décideurs économiques « d'avoir l'ambition de réformer l'économie nationale pour l'Algérie pour qu'elle soit compétitive et non pas pour l'OMC ». Ultime conseil. « Il ne faut pas se leurrer, l'adhésion à l'OMC ne signifie pas du tout l'afflux des investissements et que l'argent va couler à flots ! Il faut d'abord renforcer la compétitivité de votre économie, à moins que vous ne vouliez changer les règles de l'OMC via des alliances… », lance-t-il en conclusion.


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