La Russie a écarté, hier, une éventuelle entrée dans l'Opep, mais elle a demandé le statut d'observateur permanent au sein du cartel pétrolier. En effet, pour le vice-ministre russe de l'Energie, Anatoli Ianovski, cité par l'agence Interfax, "il n'y aura pas de discussions sur une entrée (de la Russie) dans l'Opep en Algérie".Il y a lieu de signaler qu'une importante délégation russe menée par le vice-Premier ministre chargé de l'énergie, Igor Setchine, a assisté à la réunion de l'Opep. Le président russe, Dmitri Medvedev, n'avait pas exclu, la semaine dernière, une adhésion de la Russie au cartel et s'y est lui-même dit très favorable. Néanmoins, le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexander Medvedev, a lui-même estimé, vendredi, que le mécanisme d'ajustement de la production de l'Opep n'était "pas directement applicable" à son pays. La Russie pourrait envisager éventuellement une "régulation pour stabiliser la production" qui ne serait pas fondée sur "les mécanismes de l'Opep" mais sur "les spécificités de notre production". Faute d'adhérer, la Russie s'engage a réduire sa production. C'est ainsi que Moscou s'engage à réduire sa production de 300 000 barils par jour. Idem pour l'Azerbaidjan. Bakou réduira sa production de pétrole de 300 000 barils, a déclaré mercredi le ministre azerbaïdjanais de l'Industrie Natik Aliev. "Il est tout à fait possible pour nous de réduire la production actuelle de 840 000 à 540 000 barils", a précisé le ministre. Au-delà des déclarations d'intention, il faudra surveiller les engagements de la Russie sur le terrain. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a estimé, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale que la présence de la Russie avec une délégation de haut niveau, avec 21 membres, se veut d'abord un signal fort à l'adresse du marché. Néanmoins, c'est le respect des engagements de la Russie sur le terrain qui pourraient faire la différence. Selon Denis Borissov, analyste chez Solid cité par le quotidien économique "Vedomosti", 300 000 barils correspondent à la "baisse naturelle" attendue du fait du ralentissement des investissements dans de nouveaux gisements. La baisse des investissements du secteur en Russie, alimentée par l'assèchement du crédit et le cours dissuasif du baril, pourrait atteindre 15% en 2009. Si d'ici deux ou trois ans, la croissance repart, la Russie peinera à satisfaire la hausse de la demande, s'accordent des experts. La production russe a commencé à décliner pour la première fois depuis dix ans. Selon les dernières statistiques officielles, 9,7 millions de barils/jour ont été extraits en octobre, une baisse de 0,7 % sur un an.