L'Italie, socialiste, laisse désormais voir un nouveau visage. Ce, du moins vis à vis de l'Algérie. Ainsi, c'est le mémorandum d'entente entre notre pays et l'Italie serait sur le point d'être finalisé. Des sources différentes estiment que sa signature interviendra lors de la visite à Alger, aujourd'hui et demain, du chef du gouvernement italien, Romano Prodi. La couleur a été annoncée déjà il y a quinze jours par Mauro Agostini, secrétaire d'Etat au commerce international. Ce responsable italien en déplacement à Alger dans le cadre d'une visite de deux jours à Alger, achevée par la tenue d'une conférence de presse au siège de l'ambassade d'Italie à Alger, a indiqué, à cet effet, que le mémorandum en question a pour objectif d'encadrer l'ensemble des opérations de coopération, que les deux parties envisagent de lancer, notamment dans le secteur des PME/PMI. A ce sujet, le conférencier avait souligné que “L'expérience italienne dans ce domaine est mondialement reconnue et nous comptons en faire bénéficier les entreprises algériennes dans le cadre d'une série d'accords spécifiques qui devront intervenir entre les deux pays”. La visite de M. Prodi donne suite à une série de défilés d'officiels des deux pays. Avant Agostini, M. Pierluigi Bersani, ministre pour le Développement économique, s'était rendu à Alger les 9 et 10 octobre dernier. Du côté algérien, M. Mohammed Bedjaoui, ministre des Affaires étrangères, vient lui aussi d'être reçu à Rome par les plus hautes autorités italiennes, par le Président, M. Giorgio Napolitano, y compris. C'est pourquoi, il ne faut surtout pas croire que c'est toute l'Italie qui a changé avec le simple avènement d'un homme, à savoir Prodi. L'Italie est un pays qui a toujours été ami de l'Algérie quoiqu'il n'en demeure pas moins vrai que depuis la constitution du gouvernement socialiste de M. Prodi, un nouveau ton est donné. Son exécutif veille surtout à avoir les yeux rivés sur l'Europe de l'Est, mais sans jamais perdre de vue que l'avenir de l'Europe ne peut se construire en continuant d'ignorer la dynamique qui s'opère sur la rive Sud de la Méditerranée. C'est donc par des faits concrets que l'équipe de M. Prodi semble être déterminée à traduire sa conviction. M. Prodi est un défenseur inconditionnel de l'idée de faire de l'espace euro-méditerranéen une zone de stabilité basée sur une coopération mutuellement avantageuse et la nuance avec son prédécesseur M. Silvio Berlusconi est on ne peut plus évidente, en ce sens. Ces domaines de la coopération sont de toutes évidence, divers. Outre celui des infrastructures, où l'Italie entend renforcer sa présence, le secteur énergétique constitue pour elle un point fondamental dans ses relations avec l'Algérie. Des projets de grande envergure sont actuellement en cours de réalisation ou le seront tout prochainement. C'est un secteur stratégique. Pour le moment, c'est le projet Galsi qui retient le plus l'attention des deux cotés algériens et italiens. Rappelons à ce propos qu'une délégation algérienne chargée de mener des discussions avec des responsables italiens sur les modalités de réalisation du deuxième gazoduc sous-marin (le Galsi), qui doit relier l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne dès 2009, se rendra à Rome avant la fin de l'année en cours.