A un jour de son investiture à la Maison Blanche, le 44e président des Etats-Unis, Barack Obama, prescrit faire de la lutte contre le déclin économique sa priorité numéro un pour ses cent premiers jours à la Maison Blanche. Le Congrès travaille sur un plan de relance de 825 milliards de dollars qui combine investissements dans les infrastructures et baisses d'impôts. Les sénateurs ont manifesté leur soutien à Obama en votant le déblocage de 350 milliards de dollars du second volet du plan Tarp (Troubled Asset Relief Program) d'aide au secteur financier. Ce plan, voté en octobre dernier par le Congrès, avait déjà conduit l'Etat fédéral à apporter une première tranche de 350 milliards aux établissements financiers. Le président élu a promis d'agir vite pour réformer le système de régulation des marchés financiers, dont les insuffisances ont été révélées par la crise des "subprimes" et la faillite de la banque Lehman Brothers. Par ailleurs, à cinq jours de son investiture à la Maison Blanche, le président élu, Barack Obama, a exprimé au magazine Time les priorités de son gouvernement. En effet, comme à l'accoutumée, les démocrates s'occupent de la politique intérieure, et de l'économie sans négliger, bien sûr, la politique extérieure, à travers le rétablissement de l'image de l'Amérique dans le monde, notamment le monde arabe détérioré après la politique extravagante de Bush, en procédant à l'envahissement de l'Afghanistan, l'Irak, et en fin son soutien indéfectible à l'Etat sioniste au Proche-Orient. Elu avec 53 % des suffrages, Obama estime que son mandat sera celui du changement et des Américains ordinaires. "Nous avons reçu un mandat clair pour le changement. Cela signifie un gouvernement dont l'action ne soit pas inspirée par une logique partisane. Un gouvernement compétent. Et, surtout, un gouvernement qui se concentre, jour après jour, sur les besoins et les difficultés, les espoirs et les rêves des gens ordinaires". L'équipe Obama va se focaliser sur le front intérieur, la priorité au sauvetage de l'économie américaine ; pour lui il est impératif d'"aider l'économie à se relever de la plus grave crise financière depuis celle de 1929" et la mise en place pour les marchés financiers d'une réglementation et un code de conduite capables d'assurer que ce type de crise ne se reproduira plus, créer des emplois bien rémunérés permettant aux ménages de subvenir à leurs besoins, réduire les coûts de l'assurance-maladie et étendre la couverture santé, faire accéder les Etats-Unis à une nouvelle politique énergétique, et revitaliser les écoles publiques afin d'être compétitives au XXIe siècle. En matière de politique étrangère, le président Barack Obama prévoit de fermer par décret présidentiel le camp de détention de Guantanamo Bay dès son entrée en fonction. Toutefois, certains experts estiment qu'il faudra plusieurs mois, voire une année entière, pour vider cette prison, qui a essuyé les critiques de nombreux pays dans le monde. Selon les dires d'un membre de l'équipe de transition, le nouveau gouvernement devrait mettre plusieurs mois pour transférer vers d'autres pays certains des 248 prisonniers restants, pour décider de la manière de juger les suspects et pour régler les nombreux autres problèmes juridiques que pose la fermeture du camp "rétablir un équilibre entre les exigences de notre sécurité et celles de notre Constitution". La construction des alliances avec les pays du monde, retirer les troupes américaines d'Irak et la consolidation de l'approche américaine en Afghanistan, non seulement sur le plan militaire, mais également sur le plan diplomatique et en termes de développement, a-t-il affirmé. Enfin pousser les institutions internationales à prendre à bras-le-corps les menaces transnationales, comme le changement climatique. Hamid Si Salem