La crise financière internationale a révélé les manquements graves dans la gestion des grandes banques. Ainsi de nombreuses chancelleries avaient mis en cause la notion du secret bancaire et chargé les paradis fiscaux. Cette semaine c'était au tour du directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, de jeter un pavé dans la mare. Celui-ci accuse, en effet, et sans ambages, des banques de servir de l'argent de la drogue. Dans une interview à paraître lundi dans l'hebdomadaire autrichien Profil, et rendu public samedi 24 janvier, le directeur de l'ONUDC indique que "des crédits interbancaires ont été financés grâce à des fonds issus du trafic de drogue et d'autres activités illégales". "Durant la seconde moitié de 2008, le manque de liquidités a été le principal problème du système bancaire, et le capital disponible est devenu un facteur fondamental", a rappelé le dirigeant de l'organisation basée à Vienne. Or, "dans de nombreux cas, l'argent de la drogue est le seul capital d'investissement disponible" quand les Etats ne débloquent pas eux-mêmes des fonds de secours, a assuré Antonio Maria Costa. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que le flux de liquidités interbancaires suscitent des doutes. La question des paradis fiscaux suscite moult interrogations. Ainsi, le ministre allemand des finances Peer Steinbrück prévoit de durcir de manière draconienne la législation fiscale pour pénaliser les Etats encourageant l'évasion fiscale. Selon un projet en cours d'élaboration, tous les paiements destinés à des entreprises établies dans des pays classés non coopératifs ne pourront plus être déduits fiscalement au titre de charges d'exploitation. Une ordonnance en ce sens doit être élaborée. L'Allemagne met à l'index les banques qui ont joué un rôle dans l'élaboration de produits toxiques à travers leurs succursales dans les places offshore et la difficulté de les contrôler.D'autres acteurs sont aussi dans le collimateurs ceux qui, à travers le marché obligataire, les "one perpus compagnies", les "hedge fonds", les "trusts" et leurs produits dérivés, transformaient les places offshore en machines d'investissement pour les pays émergents et du tiers-monde, sous la forme certes contestée de panachage d'argent légal et illégal, à travers des opérations financières, visant une réinsertion globale. Des pays comme la Malaisie, la Thaïlande, la Turquie, le Mexique etc, se voient amputés d'une manne qui, tout en étant suspecte, de procédures de blanchiment et de fraude fiscale. Isma B.