La performance économique de l'Algérie façonnée par les mouvements des prix du baril de pétrole se traduit, depuis quelques années, par un fort impact sur la productivité et la croissance. Le paysage économique est en train de s'améliorer graduellement dans un contexte d'aisance financière et de meilleure stabilité politique. Même si les progrès sont inégaux selon les secteurs, les grands programmes d'investissements publics ont eu des impacts positifs sur les réformes engagées par le pays depuis 1999 .De nombreux changements structurels de l'économie nationale se sont vraiment fait sentir avec les privatisations progressives enregistrées dans un contexte politique plus serein, divers secteurs de réseaux ont été ouverts à plus de participation privée. Les grands projets d'infrastructures lancés contribuent, aujourd'hui au, désenclavement et aux échanges. Sur un autre registre, la réforme financière et la simplification administrative ont également progressé. La somme de ces changements structurels a été l'élément déterminant dans l'amélioration de l'image de l'Algérie et, en particulier, le climat des affaires. La fenêtre d'opportunité est de taille et, plus que jamais, la diversification de l'économie algérienne est devenue une nécessité pour le gouvernement. Dans cette logique, le gouvernement dans son plan d'action appuie la diversification de l'économie en augmentant, et de façon durable, la part des recettes d'exportation hors hydrocarbures en ciblant en particulier les secteurs du tourisme, de l'agriculture et de l'industrie alimentaire, mais aussi en encourageant l'innovation dans les secteurs tant traditionnels que plus innovants. Le programme de redressement économique mis en œuvre favorise la croissance et la stabilité de l'économie. Il vise surtout à revitaliser la production agricole, à développer le réseau public de distribution d'eau, à améliorer l'infrastructure et les services de transport, à rehausser le niveau de vie et à encourager les projets locaux de mise en valeur. Dans le cadre de la promotion de l'économie nationale, l'agriculture a reçu près de 300 milliards de dinars d'aide pour son développement qui s'est illustré par une nette amélioration de la production des maraîchages, et une forte augmentation du cheptel, l'extension de la surface agricole utile (SAU) de plus de 300.000 hectares, la plantation de 220 000 hectares d'arbres fruitiers et viticultures, ainsi que par la mise à niveau de plus de 110 000 exploitations agricoles. Les mesures d'encouragement du secteur agricole pour réduire la dépendance alimentaire du pays seront consolidées à travers le dossier qui sera présenté à la conférence nationale sur l'agriculture qui se tiendra dans les prochaines semaines, très probablement en présence du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Si les hydrocarbures constituent la source principale de recettes budgétaires du pays, le gouvernement mise sur le développement industriel. La loi de finances complémentaire 2008 prévoit, dans ce cadre, des mesures pour de nouveaux modes de financement. Ces mesures ont pour objectif de renforcer les capacités financières des collectivités locales. Un montant de 40 milliards de dinars est désormais consacré à la recapitalisation des banques publiques. Cette mesure est destinée à augmenter le capital des banques étatiques afin de leur permettre de jouer un rôle plus actif dans le financement de l'économie, notamment sur le plan industriel. (Il est opportun de rappeler que les banques publiques algériennes jouent un rôle capital dans le processus de relance industrielle, 90 % des financements proviennent de celles-ci). Les grandes banquespubliques financent déjà de nombreux projets industriels, à l'exemple du complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew pour un investissement total de 1,1 milliard d'euros. Ahmed Saber