Le pétrole reculait un peu hier en début d'échanges européens, après une légère hausse jeudi dans la foulée des Bourses, après des chiffres inquiétants pour la zone euro et dans l'attente de ceux du PIB américain au deuxième trimestre, au lendemain d'une forte hausse des cours. A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 32 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 69,79 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance cédait 22 cents à 66,72 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Notons que le baril de Brent de la mer du Nord a pris jeudi 1,03 dollar par rapport à la clôture de mercredi, à 67,56 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Le brut léger texan (WTI) pour la même échéance gagnait 64 cents à 63,99 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Les cours sont remontés après les chiffres rassurants sur la confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs de la zone euro, qui s'est redressée en juillet pour le quatrième mois consécutif. Néanmoins, les marchés ont vite fait de déchanter et la tendance s'est vite renversée hier puisque les chiffres ont suivi fidèlement le cours des marchés actions, qui s'affichaient en petite baisse. Le baril qui avait repris dix dollars en une dizaine de jours, soutenu par des statistiques économiques et des résultats d'entreprises supérieurs aux attentes, ainsi que par l'affaiblissement de la monnaie américaine perdu ses gains. "Le dollar a encore gagné 3,5 dollars hier (jeudi), la hausse la plus importante depuis le 9 avril, alors que les marchés spéculaient une nouvelle fois sur la reprise de l'économie mondiale et sur la demande d'or noir" rapportaient les analystes d'ODL Securities, notant que les investisseurs guettaient désormais les chiffres du PIB américain pour le deuxième trimestre (12H30 GMT). Les analystes attendaient un recul de 1,5% par rapport au même trimestre l'an dernier, en données annualisées. Déjà déçus par les chiffres, et du moral des ménages américains qui s'est fortement dégradé mardi, les investisseurs avaient dû également digérer mercredi la baisse des commandes de biens durables aux Etats-Unis en juin. Des chiffres plus mauvais qu'attendus pourraient pousser le pétrole à finir la semaine en nette baisse, "avec une volatilité accrue si l'appétit au risque continue de diriger le marché" selon Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. Inversement, une bonne surprise pourrait faire chuter le dollar, valeur-refuge, et pousser le baril au dessus de 71-72 dollars, selon l'analyste. Dès l'ouverture des marchés européens vendredi, l'aversion au risque connaissait un regain de vigueur avec la publication d'indicateurs montrant un chômage au plus haut depuis 1999, en juin, et un recul record des prix en zone euro, en juillet. Sur un marché déjà inquiet par la faiblesse de la demande, le pétrole avait vu ses pertes s'accélérer après la publication mercredi du rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie qui a pris les investisseurs au dépourvu. Les stocks de pétrole brut se sont très largement reconstitués la semaine passée aux Etats-Unis, progressant de 5,1 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 1,2 million de barils. Les chiffres du ministère ont par ailleurs mis en évidence la faiblesse de la consommation des Américains, avec une baisse de 4,1% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période l'an passé. Par ailleurs, les acteurs du marché pétrolier continuaient de s'interroger sur le contrôle des cours. Jeudi, l'Autorité britannique des Services financiers (FSA) a convoqué pour le 5 août une réunion avec les membres du gouvernement et du secteur pétrolier, en plein débat mondial sur la transparence du marché pétrolier et l'influence possible des spéculateurs sur les prix du pétrole. Cette réunion intervient alors que le régulateur américain, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), a multiplié les auditions pour déterminer "si des limites spéculatives doivent être fixées par le CFTC pour les matières premières (...) notamment énergétiques".