Les stocks américains de pétrole brut ont une nouvelle fois augmenté de manière spectaculaire la semaine dernière aux Etats-Unis, tandis qu'à l'inverse les réserves de produits distillés se repliaient plus nettement qu'attendu, a annoncé mercredi le département à l'Energie (DoE). Les réserves de brut ont augmenté de 7,2 millions de barils, à 346,1 millions de barils. Ce chiffre est une fois encore largement supérieur aux attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui prévoyaient une hausse de seulement 2,9 millions de barils. Les stocks d'essence ont progressé de 300.000 barils, à 220,2 millions de barils, soit moins que la hausse de 600.000 barils anticipée. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont de leur côté diminué de 1,4 million de barils, à 142,6 millions de barils. Les analystes tablaient sur un repli de seulement 600.000 barils. Néanmoins, les cours du pétrole ont bien résisté à une telle annonce pouvant largement conduire à une tendance baissière. Hier, vers 11H00 GMT, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars cotait 45,72 dollars le baril. A la même heure, le baril de "light sweet crude", pour la même échéance, s'échangeait à 40,07 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le marché semble s'être donc avant tout concentré sur des signes de réduction de la production des pays membres de l'Opep. Selon le cabinet viennois JBC Energy, l'Opep aurait réduit de 1,57 million de barils sa production entre fin décembre et fin janvier. Le cabinet britannique Oil Movements confirmait jeudi un déclin de l'activité des supertankers dans les ports, chez les producteurs de l'Opep. Les 11 membres soumis aux quotas auraient produit 25,85 mbj en janvier, dépassant encore d'environ 1 mbj leur plafond de production. L'Opep aurait ainsi appliqué à 75% les mesures de réduction décidées depuis septembre. Des chiffres du même ordre que ceux préalablement fournis par le cabinet suisse Petro-Logistics. Par ailleurs, l'engagement de l'Opep à réduire à nouveau sa production en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande a aussi eu pour effet d'assurer un cours plancher autour de 40 dollars le baril. "Les prix du pétrole sont tirés dans des directions opposées, avec d'un côté la perspective que les réductions de production de l'Opep rétablissent l'équilibre entre l'offre et la demande, et, de l'autre, des stocks pétroliers qui continuent à s'étoffer et soulignent la faiblesse de la demande", ont résumé les analystes de la banque Barclays Capital. L'offre apparaît surabondante dans un monde en pleine crise économique et "qui perd beaucoup d'emplois", a souligné Phil Flynn, d'Alaron Trading. Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux chômeurs inscrits a dépassé la barre des 600.000 hebdomadaires, pour atteindre lors de la semaine close le 31 janvier son plus haut niveau depuis octobre 1982. Mais d'un autre côté, les signes se multiplient sur la volonté de l'Opep de respecter les baisses de production qu'elle s'est imposées depuis septembre (4,2 millions de barils par jour). La prochaine réunion de l'Organisation aura lieu le 15 mars à Vienne et l'Opep pourrait à cette occasion décider de nouvelles réductions, selon les observateurs de marché. Aux efforts de l'Organisation pour réduire son offre d'or noir, s'ajoute le déclin de production subi par les producteurs hors Opep, en raison de l'épuisement des gisements. La Norvège a ainsi annoncé mercredi une nouvelle baisse de sa production en décembre. Yacine B.