La crise frappe de plein fouet le secteur du textile en proie à d'énormes difficultés. Les pertes d'emplois s'accélèrent mettant ainsi en péril la survie de tout le secteur. Le secrétaire général de la fédération du textile, affiliée à l'UGTA, a été clair et précis à ce propos. " Si rien n'est fait, le secteur du textile risque tout simplement de disparaître ", a déclaré Amar Takjout sur les ondes de la radio Chaîne III. Le nombre d'emplois perdus fait craindre le pire à ce syndicaliste, qui souligne, à titre d'exemple, que " 3 000 salariés ont perdu leur emploi en 2008 à cause, soit de licenciement, ou de fermeture d'unités de production ". Le secteur, qui était un des fleurons de l'industrie nationale, est sérieusement " menacé " et le secrétaire général de la fédération textile évoque une saignée dans les effectifs puisque " sur 45 000 salariés, ils ne sont aujourd'hui que 20 000 à continuer à travailler ". Quelles sont alors les solutions pour redresser la situation ? Amar Takjout estime qu'il est urgent de prendre une série de mesures à commencer par " l'assainissement des entreprises en engageant un plan d'investissement et un cycle de formation ". Des mesures à même de redorer le blason du secteur, d'autant que la demande nationale est très importante. Le hic est que la contribution de la production nationale reste infime. " La part du secteur n'est que de 9 milliards de dinars sur une demande de 120 milliards et la part du lion revient à l'importation ". Selon lui, les produits chinois viennent en tête. Ammar Takjout se dit convaincu que la tendance pourrait être inversé si " l'Etat venait à jouer son rôle de régulateur du marché en régulant l'importation notamment ". L'exemple de la Turquie est mis en évidence car, a-t-il dit, ce pays a réussi à créer ses propres marques dans l'habillement. Mais force est de constater que ce n'est pas le cas chez nous, déplore le syndicaliste car, explique-t-il, " nous n'avons pas donné la chance aux jeunes créateurs ". Abordant le rôle des sociétés de gestion et de participation, il s'est montré virulent en affirmant que les SGP fonctionnent à contre-sens des orientations du gouvernement. " Les SGP sont inertes car elles n'appliquent pas les directives du gouvernement, ce qui constitue des lenteurs pour permettre au secteur de se redéployer ". Ammar Takjout souligne, par ailleurs que les travailleurs " assistent à une désertification industrielle car la fermeture des unités se poursuit ". La dernière en date est celle de " Souk- Ahras, la seule usine dans cette wilaya pauvre ". Abdelghani M.