Afin d'améliorer la situation des agriculteurs, le gouvernement algérien a décidé de simplifier l'octroi des aides financières dans le cadre du PNDA, lancé en 1999. Selon le ministère de l'Agriculture, la procédure d'octroi rapide lancée il y a quelques mois, permettra aux agriculteurs de disposer des subventions d'Etat dans les plus brefs délais. Cependant, nombre d'agriculteurs se plaignent de la lenteur dans le traitement de leurs dossiers. Des milliers de dossiers sont actuellement en instance de traitement. C'est dans ce contexte que l'Union des fellahs indépendants algériens (UFIA) a appelé les pouvoirs publics à trouver un règlement aux problèmes en suspens dont souffrent les agriculteurs, avant la mise en oeuvre de la politique du renouveau rural, et à la mise en place d'un dispositif pour le contrôle de l'octroi des aides agricoles. Dans une rencontre qui les a réunis samedi à Alger, le porte-parole de l'UFIA, Salah Gaïd, a indiqué que plusieurs agriculteurs n'ont pas bénéficié du soutien agricole parce qu'ils n'avaient pas remboursé leurs crédits bancaires ou ne s'étaient pas inscrits à la sécurité sociale et aux impôts. Selon lui, plusieurs agriculteurs n'ont pas bénéficié de crédits bancaires, notamment dans le cadre du crédit agricole "Rfig", en raison de l'accumulation de leurs dettes dues à la cherté du matériel agricole et à la nature juridique des terres agricoles, notamment les terres arch, dont les propriétaires n'ont pas d'actes de propriété, outre les différends administratifs relatifs à certaines exploitations agricoles collectives distribuées aux partenaires. Il faut rappeler, dans ce contexte, que la CRMA-banque, qui a la charge d'octroyer des aides financières, et qui prévoit le remboursement des crédits alloués, a été contrariée pendant plusieurs années par l'insouciance des fellahs. Ces derniers, refusent, pour la plupart d'entre eux, à rembourser leurs dettes. L'expérience des 2 000 fellahs qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires en mars 2008 par la CRMA-banque, pour refus de remboursement, a rendu celle-ci plus réticente vis-à-vis de ce dispositif. D'autre part, le représentant de l'UFIA a plaidé pour le contrôle de l'octroi des aides agricoles, notamment celles destinées aux régions steppiques spécialisées dans l'élevage ovin, précisant que la contrebande de bétail y est très répandue. Relevant l'existence d'un marché noir du foncier agricole, l'intervenant a mis en garde contre l'impact de l'invasion du béton sur les terres agricoles. Aussi, a-t-il proposé l'installation d'un groupe national pour la réalisation de la sécurité alimentaire, composé d'experts, de professeurs, de compétences scientifiques et de personnes expérimentées dans le domaine agricole. La mission de ce groupe à caractère consultatif, consistera à évaluer les besoins nationaux en produits alimentaires, en moyens matériels et humains consacrés à ce secteur et à étudier les différentes filières agricoles. Adnane Cherih