Le phénomène de l'exploitation de l'enfance par le travail est "bien présent" à Bordj Bou-Arreridj dans les "secteurs où sévit l'informel", a affirmé le directeur de l'action sociale (DAS). Selon Abdallah Derdeche, qui s'exprimait au cours d'une journée d'étude sur ce phénomène, "même si le travail des enfants n'a pas atteint un seuil critique en Algérie, il reste que les profondes mutations socioéconomiques ont fait naître de nouvelles situations que certaines parties peu scrupuleuses mettent à profit pour exploiter les enfants n'ayant pas l'âge légal pour travailler". Quelque 900 enfants invités par des associations locales, les directeurs du commerce, de l'emploi et des affaires religieuses, l'inspecteur du travail, ainsi que des représentants de la sûreté nationale et des associations de protection de l'enfance ont assisté à cette rencontre organisée à l'initiative de la DAS. M. Derdeche a également soutenu que des problèmes multiples, d'ordre économique ou autre, "peuvent souvent donner lieu à une destruction de la cellule familiale par les divorces" et conduire des enfants à "travailler pour vivre". Pour ce responsable, l'Algérie qui a ratifié la Charte internationale des droits de l'enfant, est "l'un des pays les plus avancés en matière de protection de l'enfance" mais "toute la société reste interpellée pour (à) sauver des enfants de la rue". Le représentant d'une association locale de protection de l'enfance a fait part, de son côté, de sa "satisfaction" de constater que l'enfant algérien "n'est exploité que dans certaines situations", citant dans ce contexte les ateliers clandestins, la mendicité "commanditée" la vente de sachets dans la rue et les marchés, le ramassage du pain rassis, la vente de cigarettes, le gardiennage des parcs automobiles, mais "rarement", selon lui, dans la vente d'alcools ou de drogue. R.T