L'économie nationale qui a entamé sa mue ces dernières années n'arrive toujours pas à produire de la valeur ajoutée reposant sur la créativité. Sami Boukeyla, membre du cercle de réflexion sur l'entreprise (CRE) qui a fait ce constat estime que la PME algérienne a besoin d'un " environnement favorable pour sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et se hisser au rang de champion de l'économie au lieu d'être un comptoir de l'importation ". Pour y arriver, il est impératif selon lui, de mettre en place " un tissu de PME disposant de ressources humaines qualifiées ". Le chemin à parcourir reste long pour les PME algériennes dont le nombre est insuffisant -300.000 PME- qui ont besoin d'un soutien de l'Etat. Intervenant sur les ondes de la radio chaîne III, Sami Boukeyla ne manquera pas de faire le parallèle avec la Turquie qui dispose d'un réseau de PME très dense en soulignant qu'en Turquie " une seule chambre de commerce regroupe plus que le nombre de PME algériennes en activité ". Il affirme que le rôle joué par le gouvernement turc afin d'inverser la balance de commerce en sa faveur, est déterminant car il " encourage ses PME à investir en Algérie ". Un exemple à suivre selon ce membre du CRE qui engage des études sur la situation de la PME algérienne. La solution de " transition " s'impose, poursuit-il et doit passer par " la mutualisation et non la collectivisation ".Car, argumente Sami Boukeyla, " revenir aux nationalisations n'est pas une solution comme c'est le cas au Venezuela où l'économie est en faillite et plus est, soutenue par les hydrocarbures ". Il faut, selon lui, une solution " mixte " et le " tout protectionnisme ne constitue pas un moyen de sortie de crise ". Plus explicite, il préconise une conjugaison des efforts entre " l'Etat qui dispose de ressources financières, les grandes entreprises qui détiennent la technologie et les jeunes promoteurs prêts à prendre le risque ". Pour lui, l'entreprise publique doit passer à une vitesse supérieure en adoptant de nouvelles méthodes de gestion. En ce sens, qu'il est impératif de procéder à l'ouverture du capital des entreprises publiques à travers la cotation en bourse. En clair, élaborer " une stratégie permettant d'asseoir une économie orientée vers la création de richesse et non de consommation de richesse ". Il faut, ajoute-il, " un marché à forte croissance régulé par l'Etat ". Abdelghani M