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Quelle vision, quel bilan pour l'Algérie?
Gouvernance économique
Publié dans Le Maghreb le 06 - 04 - 2009

La question de la " gouvernance" est ressuscitée dans les années 1970, un contexte de crise économique, à travers la notion managériale " corporate governance ". La gouvernance désigne alors un " mode de management " fondé sur l'intermédiation et l'arbitrage des conflits de "pouvoir " entre actionnaires et managers, une problématique spécifique aux firmes américaines de l'époque. La transposition s'est diffusée depuis, au reste du monde. Dr. Chegrouche, Lagha Chercheur à Paris Mais, il faut également garder à l'esprit que les autorités de régulation peuvent être analysées comme un " instrument " de l'Etat pour parvenir à ses fins par d'autres moyens; ou, en d'autres termes, pour remplir certaines de ses missions dans un contexte économique et social dans lequel sa légitimité à intervenir directement est remise en cause. Le subtil dosage " d'indépendance " et de contrôle de ces agences de régulation peut alors apparaître comme un facteur clé de succès d'une " stratégie" d'Etat qui viserait à préserver (ou à restaurer) sa centralité économique et sa capacité d'action publique, en externalisant partiellement la fonction de régulation. La qualité d'une gouvernance économique et la pertinence d'une stratégie d'Etat ne s'apprécient que par les effets induits, directs ou indirects, sur le bien-être de la société et non, par ceux escomptés par une anticipation même rationnelle. II - Quel bilan ? La gouvernance économique suggère donc la présence d'une stratégie de réformes conçue et conduite par les pouvoirs publics en vue de rendre l'économie du pays, une économie productive, efficace et compétitive par rapport aux marchés concurrents ou cibles pour l'Algérie. Ce qui suppose que la gouvernance économique a la primauté sur la régulation libérale (spontanée, par le marché), parce que le " marché " doit être au service des intérêts stratégiques d'un pays. Il est illusoire de penser le contraire, le faire relève pour le moins d'une méconnaissance des réalités industrielles et économiques dans le monde. La gouvernance économique, libéralisation et régulation, telle que pratiquée en Algérie, procède d'un tâtonnement presque spontané, malgré la prolifération des lois et règlements en la matière. Une " vision " sans stratégie de gouvernance et sans que les préférences et les enjeux économiques et sociaux ne soient évalués au préalable. Le processus de gouvernance a été confié à une époque à des " apparatchiks " de la "planification" convertis à un " libéralisme spécifique " par opportunisme ou imitation. Plus tard, des partisans d'un "libéralisme" de plus en " assumé " ont pris l'autorité du processus de gouvernance, parce que le pays était " contraint ", un libéralisme par " prescription " ou par " adhésion ". Le seul référentiel d'appréciation des effets de ce processus de gouvernance reste les injonctions internationales, les performances économiques à l'exportation ou la condition sociale dans le pays. Par ailleurs, le pays s'engage, en plus, dans un processus de négociation avec l'organisation mondiale du commerce (OMC) pour son adhésion. Le point culminant étant la refonte des préférences économiques et tarifaires. Les effets sur l'économie algérienne sont de nature à modifier les rapports contractuels entre acteurs, en particulier, les rapports de redistribution de la rente pétrolière et de la valeur ajoutée générée dans le pays.Nous pouvons, en guise de contribution, esquisser trois périodes susceptibles de caractériser la problématique de la gouvernance économique et les tentatives de régulation libérale en Algérie. Trois périodes qui s'étalent sur plus d'un quart de siècle. Il ne s'agit pas de trois phases d'une seule et même " stratégie " d'Etat dans ce processus de gouvernance, parce que la " politique des réformes " en Algérie n'est pas toujours la même, ni dans sa vision, ni dans les modalités de sa gouvernance. Par contre, la régulation libérale et les exigences pour l'ouverture de l'économie algérienne au capital privé international et local, sont obstinément invariables. 1.Libéralisme "spécifique" ou restructuration des entreprises publiques La première période se caractérise par une pratique bureaucratique d'un "libéralisme spécifique", par opposition au " socialisme spécifique ". Un libéralisme à l'algérienne appelé à l'époque, sous le vocable "restructuration des entreprises". Une période qui a démarré en 1982 pour s'achever en 1992. Ce libéralisme a conduit à un désastre économique, une situation de rupture des principaux équilibres macroéconomiques et sociaux, à l'effondrement de l'identité capitalistique et managériale de l'entreprise. Une situation qui a fait le lit pour ne pas dire, elle a amplifié la crise politique et sécuritaire qui en a suivi. Les événements de 1988 ont constitué le premier signal de cette rupture. La rente pétrolière n'a pas pu, malgré son importance, amortir les effets de ces " réformes " insensées, tant sur le plan économique, que sur celui de la cohésion sociale et la paix civile. Le pays n'était pas nullement contraint à initier massivement ces " réformes " économiques. Nous l'avons déjà évoqué dans la presse algérienne dès 1986. L'exigence sociétale était plutôt pour l'avènement de réformes politiques pour une gouvernance démocratique et un espace de droits. L'effondrement de l'identité capitalistique et managériale de l'entreprise demeure l'effet le plus distinctif de cette époque. Il marque l'arrêt de l'effort de développement du pays. Les programmes d'importation, anti-pénurie, substituent aux projets d'investissement. L'investissement direct étranger ne s'est pas manifesté. La dette extérieure s'est aggravée. L'inflation a plus que galopée. Le revenu par capita s'est fortement dégradé, passant de 2 800 $ en 1985 à 2 476 $ en 1990 (voir tableau ci-après). Par ailleurs, la rente pétrolière est dilapidée et aucun projet d'investissement " propre " pour la " reconstituer " n'a été accompli. La seule réalisation d'envergure était le gazoduc " transméditerranéen " vers l'Italie, qui concoure à accroitre davantage l'extraversion de l'économie du pays. Nous insistons sur les deux aboutissements les plus distinctifs : "La désagrégation de l'identité capitalistique de l'entreprise et l'effritement de son capital productif sous un prétexte abstrait d'une plus grande " atomicité " des agents économiques, afin de faciliter leur " mobilité " et l'efficacité des marchés. Une volonté du " démantèlement " de tout monopole (y compris le monopole naturel). Pourtant, le monopole " naturel " est une situation économique d'une normalité théorique évidente, au même titre que celle de la " concurrence pure et parfaite ". C'est plutôt l'abus de position dominante qui n'est souhaitable, ni soutenable. Au lieu de s'attaquer à l'abus de position dominante et de réguler le monopole naturel, l'autorité en charge de la " restructuration " a détruit l'entreprise et avec, la perspective de voir se constituer des pôles de croissance et de développement. D'une entreprise, on a crée des dizaines d'entités, sans identité ni projet, sachant que la tendance dans le monde était pour la concentration économique et la croissance de la taille critique des entreprises. Par exemple, Sonatrach et Sonelgaz, deux entreprises stratégiques, ont donné naissance, par procédé " in vitro ", à une trentaine d'entités non définies ! Ces deux entreprises ont survécues à ce démantèlement. La première, en raison d'une ponction d'une partie de la rente pétrolière à son profit. La seconde, grâce à la qualité de collecte de la redevance sur la consommation d'électricité et du gaz. Sonarem, héritière de l'industrie extractive depuis la mise en exploitation de la mine de l'Ouenza, a été démantelée en plusieurs " entités ", par produit ou par service, contre toute logique économique : l'entreprise Ferphos pour le fer et le phosphate, une autre pour le sel ou le marbre ! La logique économique suggère la concentration du capital pour tirer profit des économies d'échelle et d'envergure. La taille critique permet de faire face à la concurrence internationale. La logique de régulation qui procède de ce type de " libéralisme " des " apparatchiks ", allait à contresens des évolutions économiques dans le monde et de l'histoire des configurations industrielles modernes. A la même époque, des concurrents de Sonatrach, par exemple, ont vu leur capacité productive et commerciale doubler ou tripler! Un processus de concentration, par absorption ou fusion, qui a débouché plus tard sur la constitution de véritables mastodontes comme BP ou British Gas, Total ou GDF Suez, Lukoil ou Gazprom. Par contre, les entreprises algériennes qui ont survécu, suivent toujours une trajectoire de croissance chétive ou chaotique. Au " socialisme spécifique " de l'époque, on a opposé un libéralisme sans gouvernance. Un libéralisme générateur d'une économie informelle, avec une multitude d'acteurs sans scrupule que la raison critique qualifie de " trabendo ". "L'effondrement de l'identité managériale de l'entreprise par une prolifération de " commandements d'entreprise " par décret et sur budget public. Une prolifération " d'état-major et d'entité ", sans identité ni projet, a conduit à l'émergence des pratiques douteuses à tous les échelons de la gouvernance économique du pays. Le management de l'entreprise est anéanti et le " bazar " s'est diffusé. Une grave acculturation et un désinvestissement sans précédent. La gouvernance économique s'élabore désormais à partir de pratiques claniques, sans aucun rapport avec l'efficacité des entreprises et la concurrence des marchés. On crée une entité pour un " élu d'un clan " pour qu'il soit " manager ", une entité à l'image d'un bazar, pour importer ! En plus, le " statut général des travailleurs " qui était nécessaire, a servi d'instrument de déstabilisation de la ressource humaine, par une certaine volonté égalitariste d'uniformiser des responsabilités et des fonctions, au détriment de la compétence nécessaire à
l'affirmation de l'identité managériale de l'entreprise. Un bilan exhaustif et critique de cette période de gouvernance ne peut pas être fait sereinement, parce que certains responsables de ce fiasco économique et managérial ont encore de l'influence sur la " gouvernance " de l'économie du pays. D'autres ont " élu " office " ailleurs ", pour prodiguer toujours des " prophéties libérales " pour un " paradis " en Algérie, avec ou sans la volonté de ses citoyens. Mais, la résonance de l'effondrement de l'identité capitalistique et managériale de l'entreprise et les effets de la dilution de la centralité économique de l'Etat se propagent encore. 2.Libéralisme "prescrit" et contractualisation économique La deuxième période a connu une pratique d'un libéralisme " prescrit " par des institutions internationales, parce que le pays était contraint."Au plan politique, c'était la " descente aux enfers ", une crise institutionnelle et sécuritaire sans précédent. Ce n'était pas seulement un Etat sous menace, mais un pays, en danger. Par ailleurs, le pays était sous " boycott " non déclaré."Au plan économique, une situation de rupture des principaux " équilibres macroéconomiques ". Une dette extérieure avoisinant les 30% du produit intérieur brut, en 1995. A suivre...

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