Le bureau d'expertises londonien Oxford Business Group (OBG) observe que la nouvelle stratégie industrielle de l'Algérie comprend plusieurs programmes de croissance. Un milliard de dollars sont alloués par le gouvernement algérien, pour la réorganisation et la modernisation des sites de production, afin de rendre l'Algérie, plus compétitive et plus en phase avec les normes internationales. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Temmar, estime que les entreprises locales doivent se moderniser sur le plan technologique et rattraper leur retard au plus vite en matière de développement sur la scène mondiale, d'autant plus au regard de l'énorme gouffre technologique accumulé au fil des années. Si les projets de diversification venaient à se concrétiser, les produits industriels représenteraient alors une plus grande part des exportations, réduisant ainsi la dépendance du pays en hydrocarbures. Cette révolution concerne le secteur industriel, y compris les entreprises publiques et privées, mais aussi tous les investissements industriels à venir, puisqu'ils devront être réalisés dans le cadre de cette logique. Les sites industriels actuels, qui datent des années 70 et 80, sont vétustes et non compétitifs, suite aux troubles politiques des années 90. Durant cette période, l'Algérie s'est retrouvée désarmée face aux principaux développements technologiques. En outre, Oxford Business Group (OBG) estime que si le gouvernement reste un acteur majeur dans la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie, les entreprises devront, de manière autonome, prendre les devants et ne pas compter sur les conseils et le soutien de l'Etat. Les entreprises, pour grandir, devront s'appuyer sur leurs points forts et leurs avantages comparatifs. Les entreprises doivent s'adapter aux normes industrielles mondiales, créer un processus de prise de décision indépendant, et mettre l'accent sur leurs compétences techniques, technologiques et financières, ainsi que sur leurs ressources humaines. Les chefs d'entreprises ont signalé le manque de formation, en particulier chez les cadres. Ils estiment que cela représente un véritable obstacle pour les investisseurs. Au moment où l'Algérie adopte les principes du marché libre, les entreprises se doivent d'agir et de penser en tenant compte des évolutions. L'Etat a identifié plusieurs secteurs de développement qui recèlent des opportunités certaines et qui présentent de véritables synergies avec les autres segments d'activité économique. Le gouvernement a d'ores et déjà ciblé la pétrochimie, l'industrie pharmaceutique, les engrais, les industries alimentaires, l'acier, les matériaux de construction et l'industrie mécanique comme vecteurs de croissance. Deux autres secteurs d'activités ont été mis en avant, celui de la production automobile et celui des technologies de l'information et de la communication. Un certain nombre de régions a été retenu pour la mise en œuvre de cette stratégie. Trois types de zones ont été définis et sont en cours de réalisation. La première, touche les pôles de compétitivité à Alger, Blida, Oran, Mostaganem, Annaba, Setif-Bordj Bou Arreridj, Boumerdes, Tizi-Ouzou, Ghardaia et Hassi R'mel. La seconde, les technopoles, à Sidi Abellah pour ce qui est des nouvelles technologies, à Béjaïa pour l'agroalimentaire et comme plateforme d'exportations grâce à son port, et à Sidi Bel Abbes pour l'industrie électronique. Et enfin, les zones spécialisées à Arzew, Hassi Messaoud, Skikda et Oran. D'autres régions seront identifiées afin de promouvoir les secteurs du tourisme, l'agriculture et de la pêche.