Aujourd'hui, 30% de la production de pomme de terre sont affectés par les intempéries qu'a connues le pays ces derniers jours ainsi que par les maladies, notamment, le mildiou. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, au cours d'une conférence, Mohamed Medjber, président de l'Association des mandataires (marchés de gros) affiliée à l'UGCAA. En effet, outre la flambée des prix qu'a connu, ce tubercule, due à son insuffisance sur le marché, une bonne partie de celle qui est encore sous terre est endommagée à cause des pluies et de la maladie. Selon lui, la pomme de terre doit rester trois mois et demi sous terre, et tout au long de cette durée, elle nécessite un entretien et un traitement. S'il y a de la pluie, le traitement qui coûte des millions, n'est pas fiable, car on doit refaire le traitement à chaque tombée de pluie. Par ailleurs, le conférencier à tenu à expliquer la montée en flèche des prix des légumes, et plus particulièrement de la pomme de terre en ce moment. Plusieurs facteurs rentrent en jeu. Selon lui, la production de la saison dernière est à terme, il y a eu une rupture de stocks. Au mois de novembre dernier, il y avait pas assez de semence, ce qui fait qu'il y a actuellement insuffisance sur le marché. "La flambée des prix est due essentiellement au manque de production", a-t-il expliqué, tout en ajoutant que "la production du littorale était planté au moins de janvier, elle arrive en production vers la fin du mois en cours. Une fois celle-ci prête, il n'y aura ni pénurie, ni augmentation de prix", rassure-t-il. Un autre facteur à l'origine de la hausse est, selon notre interlocuteur, la cherté des semences et des engrais utilisés par les agriculteurs. A ce sujet, il dira que "les agricultures ne travaillent plus à cause du manque d'engrais et de semence qui ont atteint des seuils insoutenables. Pour avoir de l'engrais, c'est le parcours du combattant. C'est un problème qui urge, il faut le régler avec les gens du terrain. Les agriculteurs sont livrés à eux-mêmes ; même si les pouvoirs publics ont supprimé la TVA, qui était de l'ordre de 17%, l'engrais est à 7 000 dinars le quintal". A noter que l'engrais dans le marché est soumis à un contrôle sévère de la part des autorités publiques pour des raisons sécuritaires. Interrogé sur l'effacement des dettes des agriculteurs par le président de la République, il dira qu'il préfère ne pas s'exprimer sur ce point. Toutefois, il se contente de dire que "ça ne concerne que ceux qui en ont bénéficié. Certains fellah n'ont rien vu". Revenant sur la hausse des prix de la pomme de terre, M. Medjber dira que le prix actuel au marché de gros est entre 45/50 dinars le kilo. Au maximum, le revendeur, devrait avoir une marge de bénéfice de 45/50%. Auparavant, quand il s'agit des légumes, la marge était fixée à 20%, les fruits à 30%. "Maintenant, les prix sont libres. On peut rien faire. On ne peut pas les discuter si les responsables disent qu'ils sont libres. Les prix doivent être libres seulement à la production", a-t-il signalé. Selon toujours lui, le marché est livré à lui-même. "En ce moment, le mandataire chôme. La production se vend au marché parallèle non pas au marché de gros. Quand 200 tonnes de pomme de terre rentrent au marché par jour, le marché est suffisant et le prix sera stabilisé. Mais quant seulement 10 tonnes rentrent au marché et avec en face, 200 acheteurs, le prix ne pourra être fixé que par ces derniers. Ce sont les enchères qui imposent le prix", a-t-il dit, ajoutant que "quand il y a une forte demande et pour éviter de payer la commission sur le prix de vente au mandataire, le fellah préfère vendre sa production directement au client. Le marché est faussé. Depuis 10 jours la pomme de terre n'est pas entrée au marché des Eucalyptus. Elle se vend dehors", a-t-il conclu. H. M.