Ouyahia avait annoncé que le pic pétrolier aura lieu en 2030, c'est-à-dire dans une période de temps inférieure à la moitié de ce que l'Algérie a vécu depuis l'indépendance. 2030, c'est donc demain. Ils auront vingt ans ceux qui naîtront ces temps-ci. L'âge de chercher un boulot. Si le pic pétrolier est fixé à 2030, il devrait s'ensuivre un programme qui s'inscrirait dans cette échéance pour qu'on sache exactement quoi faire pour n'en pas être pris au dépourvu. Mais rien ne vient apaiser en termes de projections en économie pour cet horizon. Tout reste désormais lié à cet horizon. 46 années après l'accès à l'indépendance, nous dépendons encore étroitement du pétrole, une matière exploitée à outrance et non renouvelable. Tout, désormais, doit être lié à cet horizon pour qu'on ne se retrouve pas à n'avoir pas été préparé à l'après-pétrole. Il reste tout juste une vingtaine d'années pour nous en sortir ou pour sombrer, alors que quarante six années sont déjà passées et même gaspillées, puisque même les industries mises en place durant les années 70 ne sont plus rentables, d'une part, sont fermées pour certaines d'entre elles avec pour implication des centaines de milliers de travailleurs licenciés et qui ne trouvent pas de débouchés. Les capacités à choisir, à opter, à décider, à s'impliquer devraient s'inscrire exclusivement ou prioritairement dans cette échéance, sinon à quoi cela servirait de continuer à dépenser ou stocker les devises acquises de la vente des hydrocarbures ? Quel horizon pour le plan d'action du gouvernement et qui ne soit pas lié à la future élection présidentielle ? Il ne faudrait plus que sur la base d'un programme, les ambitions soient projetées sur le moyen terme. D'abord, il ne peut y avoir de résultats spontanés ; ensuite, si le moyen terme est inscrit dans un temps relativement court, on perd de vue qu'il faudrait passer au long terme, aux générations futures. Il est évident que si les projets coïncident avec le moyen terme, il ne peut y avoir de vision de long terme. Depuis longtemps déjà les horizons lointains en matière de projection et d'élaboration et de mise en œuvre de programmes sont volontairement ignorés. A cette échéance, de combien de centrales nucléaires disposerons-nous pour que l'énergie disponible nous suffise pour la consommation des ménages et des industries ? Quel sera à cette échéance le montant des importations de produits, de médicaments, d'équipements et aurons-nous assez de revenus des exportations hors hydrocarbures pour y faire face ? A cette échéance, quel sera le taux de substitution aux importations par la production nationale ? N.B