Le rôle des traducteurs dans les sociétés modernes, leur formation et leur insertion professionnelle ont été au centre des travaux d'un forum international clôturé à Oran. Initié par le département de traduction de l'université d'Es-Senia, cette rencontre, ouverte samedi, a mis en relief le rôle accru de cette profession dans le sillage, notamment, du développement rapide des nouvelles technologies de l'information (TIC). Le développement des TIC et l'ouverture du champ économique en Algérie ont élargi les perspectives d'emploi pour les professionnels de cette catégorie de travailleurs, a estimé Khelil Nasredddine, enseignant universitaire. Cet intervenant, qui a mis l'accent sur la nécessaire professionnalisation des traducteurs, dont la formation est assurée par pas moins de 14 départements universitaires, a plaidé pour la "réhabilitation" de ce métier. Lors des débats, la question de réhabilitation de ce métier a été liée à l'assouplissement des critères de recrutement des jeunes diplômés. Dans ce contexte, Cherifi Abdelouahed, directeur du laboratoire "Didactique de la Traduction et Multilinguisme", relevant du même département d'enseignement supérieur, a proposé, à titre de mesures d'assouplissement, la révision à la baisse du préalable des cinq années d'expérience exigé par le ministère de la Justice pour le recrutement des traducteurs officiels. Il a toutefois proposé que les jeunes universitaires, sitôt recrutés, soient assistés par des professionnels de la justice à l'exemple des magistrats et les greffiers. L'environnement culturel et l'interdépendance entre le métier de traducteur et les autres activités liées à l'acte de traduire ont été également soulignés par les participants à ce colloque. Belarbi Djelloul de l'université de Tlemcen a mis en garde contre les velléités d'autonomisation du traducteur. Pour lui, "le traducteur ne produit pas le terme mais il le travaille". Il a aussi mis en valeur le rôle "incontournable" du terminologue et du phraséologue dont l'apport consiste à façonner les termes et les expressions courantes avant de les soumettre au traducteur. L'hôtellerie et le tourisme, pourvoyeurs traditionnels d'emplois, ont également focalisé les débats dans cette rencontre à travers notamment deux exposés présentés par les universitaires Hamerelaine Kheira et Meriem Fellag. Une vingtaine d'enseignants représentant plusieurs établissements universitaires du pays ont pris part à cette manifestation qu'organise le département de traduction, dans le cadre de ses activités scientifiques annuelles. R.R.