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L'économie algérienne menacée de déstructuration
Le Forum des chefs d'entreprise tire la sonnette d'alarme
Publié dans Le Maghreb le 19 - 05 - 2009


L'ouverture commerciale, les dysfonctionnements du secteur de la distribution et l'expansion de l'économie informelle sont entre autres, les domaines dans lesquels l'économie algérienne est confrontée à des risques de déstructuration. Si la tendance actuelle inhérente à ces risques n'est pas endiguée, notre tissu industriel continuera à s'éroder et notre pays risque de demeurer dans un état d'inaptitude chronique à répondre au défi de la substitution d'une économie productive à l'économie pétrolière. Tel est le constat tiré des analyses qui ont été présentées, hier, à l'hôtel Hilton, à Alger, par M. Ighil Ahriz, Directeur du Bureau Ecotechnics, dans une rencontre initiée par le Forum des chefs d'entreprise. Selon ces analyses, il y a lieu de constater les très fortes pertes de parts de marché de l'industrie locale. Si la croissance agricole (6,2%/an) arrive dans l'ensemble à évoluer au même rythme que les importations de produits alimentaires, ceci est loin d'être le cas pour l'industrie (2,2%/an). Concurrence déloyale Le déclin de la production du secteur public industriel s'accentue. Celui du secteur privé suit la même évolution, après quelques années où on avait cru qu'elle allait pouvoir décoller. Ce déclin, selon l'étude, est dû en très grande partie à la concurrence déloyale. Cette évolution n'est pas imputable au manque de compétitivité des entreprises et de leurs produits. Dans la réalité, elle ne fait que refléter la part prise par le marché informel dans la satisfaction de la demande et celle accaparée par les importations dans l'offre sur ce marché. Augmentation des importations en provenance de pays à partir desquels il est plus facile d'organiser la fraude. Les importations en provenance de certains pays émergents augmentent considérablement, et ceci malgré le démantèlement tarifaire vis-à-vis de l'Union européenne. Il faut relever que le différentiel entre le taux de change bancaire et le taux sur le marché parallèle demeure très élevé. Ceci s'explique par des transferts importants réalisés par des réseaux qui ont des ramifications dans les pays d'origine des importations, permettant ainsi de réaliser de véritables systèmes de compensation. L'analyse souligne également qu'il y a défaillance de toute une chaîne de services administratifs, qui a pour conséquence de pérenniser les dérèglements observés au niveau des importations. A cet effet, la commercialisation de ces produits n'est évidemment possible qu'en raison de l'absence de réaction massive des services de contrôle. Croissance des importations de services A ces insuffisances s'ajoutent celles de l'administration des impôts et celles des services de l'inspection du travail et de la sécurité sociale. Pour ce qui est des échanges de services, l'analyse met en évidence la croissance des importations de services qui a été encore plus importante que celle des importations de marchandises. Nos importations de services totalisent 20% des importations globales de biens et services. Elles ont crû de plus de 11% par an, en moyenne, entre 2000 et 2007 ; en tenant compte de l'effet prix, le taux moyen annuel sur la période est de 19%. La croissance des importations de services est donc beaucoup plus importante que celle des marchandises. Ces importations ont crû aussi beaucoup plus rapidement que la croissance de la valeur ajoutée des services (y compris les BTP) qui s'établit sur la période à un peu moins de 6%/an. Par ailleurs, nos échanges de services sont structurellement déficitaires. L'ouverture des différents secteurs et sous secteurs des services se réalise sans qu'il n'y ait un diagnostic sur leur importance, leurs caractéristiques et sans que ne soient définis clairement les objectifs recherchés et éventuellement les restrictions à imposer au traitement national pour parvenir à ces objectifs. En outre, l'ouverture des divers secteurs des services ne fait pas l'objet de suivi pour en connaître les résultats ou pour voir comment les intervenants étrangers activent. C'est ainsi que les étrangers commencent à investir certains services professionnels, sans que l'on sache clairement le cadre légal dans lequel cela se fait (santé, formation, conseil, etc.), et quelles en seront les conséquences. Certaines activités de ces étrangers ne servent que de tremplin pour les importations en provenance du pays d'origine, une situation susceptible de créer des conditions favorables à des pratiques commerciales déloyales (surfacturation ou sous facturation selon le cas, par des entreprises du pays d'origine). Informalisation de la sphère commerciale Concernant le secteur commercial, le constat qui a été fait souligne que celui-ci occupe une place importante dans l'économie et il connaît un degré d'informalisation élevé. Au troisième trimestre 2007, le secteur commercial occupait 1 140 000 personnes environ, soit 14% du total des emplois. 548 000 personnes travailleraient dans le secteur formel et 592 000 dans le secteur informel, défini comme les "unités de production" qui n'ont pas d'existence légale. Dans le secteur commercial formel, environ 100 000 salariés n'étaient pas déclarés à la sécurité sociale. Ajoutés aux travailleurs du secteur informel, ce serait ainsi près de 700 000 travailleurs sur 1 140 000, soit plus de 60%, qui n'étaient pas déclarés à la sécurité sociale. En plus de ces 1 140 000 personnes qui travaillaient dans le secteur commercial au troisième trimestre 2007, il y avait 187 000 personnes qui déclaraient travailler de temps à autre dans le secteur commercial, mais pas au moment de l'enquête. La place importante du secteur commercial apparaît aussi dans sa contribution au produit intérieur brut (PIB). En 2007, le secteur commercial représentait 17% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures et 25% de l'excédent net d'exploitation hors hydrocarbures. Ceci correspond à peu près à la place qu'occupe le secteur commercial dans l'emploi, mais ne reflète pas le fait que 66% de l'emploi commercial est de l'emploi informel et surtout que près de 50% est de l'emploi occasionnel où le nombre de jours travaillés est faible. Ceci dénoterait une plus forte rentabilité du secteur commercial comparée aux autres secteurs hors hydrocarbures. Le nombre d'entreprises commerciales est de 330 000 environ, se composant de 280 000 détaillants, 30 000 grossistes et 20 000 importateurs. Les commerces de détail sont dans leur quasi-totalité de petite surface. La tranche des 120 à 400 m2 tend à prendre de plus en plus d'importance, mais elle demeure faible en proportion de l'ensemble des commerces de détail existants, ceci sans compter les détaillants informels. On pouvait compter environ 10 000 supérettes en 2008, chiffre à comparer aux 280 000 commerces de détail précédemment cité. Les expériences de supermarchés ou d'hypermarchés organisés ou non sous forme de chaînes demeurent limitées mais existent ; ces structures n'ont pas acquis la masse critique nécessaire pour avoir des effets sur l'ensemble du commerce de détail ou sur les entreprises de production. Ces expériences rencontrent des problèmes importants, notamment en matière de foncier et de financement. Cinq produits constituent les activités de plus de 80% des détaillants ou des grossistes: alimentation générale (37%), habillement, bijouterie et maroquinerie (17%), ameublement (10%), fournitures de bureau et activités de loisirs et sportives (9%) et très loin derrière encore les fournitures de bâtiments (5%). L'analyse souligne des détaillants formels concurrencés par l'informel, mais recourrant eux-mêmes à des pratiques informelles. Ces commerçants s'approvisionnement aussi bien dans le formel que dans l'informel, mais se plaignent souvent de l'informel. Selon l'étude, il y a des difficultés pour les entreprises de production à distribuer leurs produits. Hormis une proportion réduite d'entre elles, les entreprises de production ont généralement du mal à assurer la distribution de leurs produits (c'est aux producteurs d'aller chez les grossistes, la couverture territoriale de chaque grossiste est réduite, les infrastructures et les surfaces d'exposition sont aussi réduites, absence de commodités pour l'accès, problèmes de facturation, etc.). Les producteurs sont singulièrement démunis en termes de techniques et d'organisation commerciale. Rares sont, en effet, les entreprises, mêmes moyennes ou grandes, qui ont véritablement des services marketing et des services commerciaux adéquats. Ceci a pour conséquence que, dans un univers envahi par l'informel et qui en même temps s'ouvre à la grande distribution, aux centrales d'achat et à la concurrence étrangère, et où il faut adapter ses outils, les entreprises sont au contraire en permanence tentées de s'appuyer sur l'informel et retardent ainsi leur adaptation. A la clôture de cette rencontre, plusieurs recommandations ont été soulevées et sur lesquelles les pouvoirs publics devraient s'y pencher. Hamid M.

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