La communication organisée par la BIAT au sein de son auditorium a été l'occasion pour le management de la banque de présenter les résultats de l'institution pour l'exercice 2008, d'exposer les grandes lignes de sa stratégie de développement pour la période 2008-2012 et de faire état des chantiers actuellement en cours. Selon M. Tahar SIOUD, président du conseil, un dossier d'agrément a été présenté depuis longtemps à la Banque d'Algérie et plusieurs contacts ont été effectués, mais les nouvelles règles imposées par l'Algérie ont changé la donne. En effet, la Banque d'Algérie, à travers le Conseil national de la monnaie et du crédit, a décidé de quadrupler le montant du capital minimum requis des banques et des établissements financiers. Ainsi, le capital minimum des banques et des succursales des banques est porté de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars, alors que le capital minimum des établissements financiers et des succursales d'établissements financiers est porté de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars. Cette mesure préventive concerne, à la fois, les banques nationales et étrangères. Selon le CMC, ces nouvelles mesures visent à renforcer les règles prudentielles et stimuler les crédits à l'investissement à moyen et à long termes. Le CMC entend, par ailleurs, renforcer davantage la solidité et la stabilité du système bancaire en Algérie. Le Conseil de la monnaie et du crédit précise que les banques, les établissements financiers et les succursales de banques en activité disposent d'un délai de douze mois pour se conformer à ces nouvelles prescriptions réglementaires. Les banques ont donc jusqu'à la fin 2009 pour se conformer à la nouvelle réglementation. Ce nouvelles mesures pourraient être problématiques pour le projet d'implantation de BIAT et même de la seconde banque tunisienne à vouloir s'implanter en Algérie, Amen Bank. Les deux institutions financières devront en effet plus que tripler leur capital avant de penser à s'implanter en Algérie. Ainsi, la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) qui dispose déjà de succursales à Tripoli et à Paris et qui a déposé récemment une demande d'agrément pour s'implanter dans le plus grand pays du Maghreb où le marché offre de vastes perspectives de croissance, devra revoir ses prévisions. Selon certaines informations, la banque que compte ouvrir la BIAT en Algérie devait avoir un capital de 3 milliards de dinars algériens. Or, si l'on se refaire à cette nouvelle réglementation, la BIAT devrait tripler son capital avant d'envisager son implantation. La deuxième banque privée, Amen Bank, a aussi annoncé récemment son intention d'augmenter très prochainement son capital de 15 millions de dinars tunisiens(1 dinar = 0,56 euro), grâce à l'apport d'un "partenaire stratégique étranger", afin de bénéficier de liquidités et surtout de l'expertise nécessaires à la finalisation de ses ambitions maghrébines. L'opération d'augmentation du capital de la banque doit permettre à cette dernière de créer une banque en Algérie. La banque tunisienne devrait détenir 55% du capital de la nouvelle institution qui sera créée en principe en juin 2009 en Algérie, et dont le capital s'élèverait à 3 milliards de dinars. Mais en se référant à ces nouvelles mesures inédites du CMC, Amen Bank doit aussi tripler son capital et le porter à la hausse afin de s'adapter à cette nouvelle législation au risque de voir ses ambitions maghrébines ne pas se réaliser. Isma B.