Que ce soit sur le plan politique ou économique, les relations bilatérales algéro-coréennes sont de plus en plus favorables. L'initiative de la Task Force algéro-sud-coréenne en est d'ailleurs la preuve. Renforcer la coopération dans les secteurs technologique et industriel, identifier des projets de partenariat dans divers domaines, notamment la mécanique, la pétrochimie et l'électronique étaient au centre de l'intérêt des travaux de la 6e session de cette manifestation économique ouverte mardi dernier à l'hôtel Sheraton d'Alger. Celle-ci a été coprésidée par M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, et son homologue le vice-ministre sud-coréen de l'Economie et de la Connaissance, M. Kim Young Hak. Les travaux de cette dernière se sont articulés sur plusieurs axes: politique et coopération, industries et TIC, construction, transport et biens d'équipement, agriculture et activités halieutique et enfin sur l'énergie et mine. En marge de cette initiative, M. Ki-Sik Park Ph.D executive Vice-président for overseas Business représentant de l'entreprise " Korea Trade-Investment Promotion Agency ", membre de la délégation des 70 hommes d'affaires sud-coréens venus en Algérie pour la " Task Force " a tenu à nous expliquer dans cet entretien l'importance de la coopération économique et commerciale algéro-coréenne, les différentes opportunités d'investissement entre les deux pays, et les projets de partenariat établis dans divers secteurs. Le Maghreb : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots ? M. Ki-Sik Park Ph.D: Korea Trade-Investment Promotion Agency est une entreprise publique coréenne issue de la tutelle du ministère du Commerce, elle s'occupe des relations d'investissement extérieur. C'est une entité économique internationale, elle est présente dans 70 pays, en Algérie depuis 2000. Son rôle principal consiste en la promotion économique extérieure, établir des stratégies de coopération et d'investissements. En 2006 elle a créé l'initiative de la Task Force, qui a comme objectif d'impulser la coopération algéro-coréenne de plus en plus intéressante dans divers domaines. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur cette initiative ? La Task Force constitue une opportunité de rencontre entre hommes d'affaires, d'identifier de nouvelles opportunités à explorer, établir entre les deux pays des partenariats économiques basés sur le transfert de technologie. La Task Force qui se réunit en alternance à Alger et Séoul a été constituée dans le cadre de l'accord sur le partenariat stratégique signé par les présidents des deux pays. Quel bilan faites-vous de " La Task Force " en Algérie depuis sa création ? Plusieurs projets de partenariat ont été réalisés. L'année passée des compagnies coréennes ont décroché des contrats en Algérie, on cite à titre d'exemple la société " Keangnam " dans la nouvelle ville de Sidi Abdelah à Zéralda, ainsi, le système de raffinerie de Skikda on trouve Samsung energing et un autre projet à Arzew. Quelles sont les nouveautés cette année en projets identifiés des deux parts ? Déjà plusieurs secteurs d'investissement ont été identifiés lors de la première journée des travaux de cette session, notamment dans les travaux publics, les TIC, la construction, par exemple, un directeur d'une école polytechnique de la Corée du Sud a un projet pour la nouvelle ville de Sidi Abdellah en l'occurrence l'installation des systèmes Software et oftex. Aussi, une délégation est allée voir les deux sociétés algériennes à savoir l'Anesrif et Naftec pour des coopérations, notamment dans le chemin de fer, Métro, et une usine de raffinerie. Par ailleurs, dans le secteur mécanique et automobile, on pense dans un futur à commercialiser des véhicules environnementaux sur le marché algérien, introduire des voitures intelligentes de haute technologie, et également la commercialisation des pièces de rechange de qualité. En dehors du secteur des TIC ou de l'industriel y a -t-il des possibilités d'investissement dans le tourisme par exemple? C'est un bon créneau, la Corée du Sud vient de tracer dans son programme de développement le projet d'expansion du secteur des services, automatiquement le secteur du tourisme en fait partie. A l'instar des pays maghrébins la Tunisie, ou le Maroc par exemple, l'Algérie demeure aussi un pays très intéressant et d'une superficie immense. Cela dit, investir et construire des hôtels et faire venir des agences de voyages coréennes en Algérie constituera un projet très intéressant aussi qui peut être réalisé dans 5 à 10 ans. Que représente le marché algérien pour la Corée du Sud ? L'Algérie est un marché très attractif et intéressant, avec des ressources naturelles et des potentialités énormes, d'ailleurs géopolitiquement il est le pays le plus intéressant dans la région du Maghreb et même d'Afrique du Nord pour la Corée.. Par ailleurs, il existe un grand niveau de main-d'œuvre. C'est un partenaire de choix stratégique. Peut-on savoir combien d'entreprises coréennes exercent en Algérie et dans quels secteurs exactement ? Elle sont plus de 20 entreprises coréennes installées et qui activent en Algérie soit par des filiales soit par des bureaux de liaison, et dans les secteurs suivants: construction, les TIC, l'électronique, le commerce extérieur, travaux publics..etc. Que pensez-vous des dernières mesures sur l'investissement étranger imposées par le gouvernement algérien, qui consistent à céder au moins 51% de leur capital à un partenaire algérien. A votre avis est-ce que cela va ralentir la venue des entreprises coréennes ? Les entreprises coréennes ne sont pas beaucoup touchées par cette mesure, puisque la plupart d'entre elles exercent par le biais de bureaux de liaison. Avec la mondialisation il est normal que les pays prennent ce genre de réglementation. Par exemple, en Corée il y a eu ce genre de mesures où le pourcentage était très élevé, de 50%, c'est une mesure assez libérale, mais cette dernière a été néanmoins revue et donc modérée vu l'impact négatif. Je pense qu'avec le développement et l'ouverture de marché ce genre de mesures disparaîtra dans le futur. Quel est le volume des échanges commerciaux entre la Corée du Sud et l'Algérie ? L'Algérie représente le 10e marché international de la Corée dans le monde. Le volume des échanges commerciaux a atteint 1,7 milliard de dollars en 2008, avec les quelques projets qui vont être réalisés ce chiffre atteindra peut-être les 3,4 milliards de dollars. La Corée importe de l'Algérie les hydrocarbures, le gaz et le pétrole avec 0, 3 milliard de dollars. En revanche, l'Algérie, importe de la Corée notamment les véhicules, sachant que d'après les statistiques de l'année passée, Hyundai s'est classée la première en terme de ventes en Algérie. Un dernier mot ? Avant d'être en Algérie j'ai lu un livre écrit par un ex-ambassadeur de la Corée du Sud en Algérie, sur le développement dans ce pays, et les potentialités énormes qu'il recèle. D'après lui, il serait même sympa d'organiser des olympiades. Et moi je pense qu'on peut donc créer des relations de partenariat dans plusieurs domaines et des synergies. Entretien réalisé par Samira Hamadi