Plusieurs questions relatives au marché pétrolier seront examinées lors de la sixième réunion UE-OPEP, qui se tiendra le 23 juin prochain dans la capitale autrichienne. Selon la commission européenne, l'impact de la récession actuelle sur la demande de pétrole et les investissements dans le secteur pétrolier étant assez prononcé, l'offre pourrait ne pas être en mesure de répondre à la demande une fois que l'économie repartira, ce qui fait que la question principale qui se pose dans le cadre du dialogue énergétique UE-OPEP est de savoir comment, dans le cadre de discussions et d'une entente, atténuer ces effets négatifs. En effet, depuis l'instauration du dialogue entre les deux parties fin 2004, des réunions annuelles au niveau de la troïka de l'UE (ministres de l'énergie de la présidence et de la prochaine présidence et commissaire européen à l'énergie) sont consacrées à l'examen des marchés pétroliers et au lancement d'activités conjointes, qui portent sur l'impact des politiques énergétiques sur les marchés pétroliers, ainsi que l'incidence des marchés financiers sur les prix du pétrole et leur volatilité. Une étude et une table ronde ont été, également lancées conjointement par les deux parties sur le thème de l'impact que pourrait avoir le raffinage sur les prix du pétrole brut et leur volatilité, alors qu'un atelier a été organisé en septembre 2006 à Riyadh sur le piégeage et le stockage du carbone. Par ailleurs, et selon le vice-Premier ministre russe Igor Setchine, chargé de l'Energie, l'absence de nouveaux investissements en raison de la faiblesse des cours actuels du pétrole, pourrait radicalement changer, dans les prochaines années, la situation sur le marché énergétique qui se traduira par une flambée des prix du brut. Pour sa part, l'un des copropriétaires de la compagnie russo-britannique TNK-BP, Viktor Vekselberg, a indiqué que faute d'investissements importants durant les prochaines années pour la mise en valeur de nouveaux gisements, le prix de revient de la production de pétrole en Russie augmentera considérablement ce qui ne manquera pas de se répercuter sur les cours du brut à l'échelle mondiale. Il estime que si la Russie n'opère pas d'importants investissements pour la mise en valeur de nouveaux gisements en Sibérie orientale, à Yamal et dans l'Arctique, d'ici un certain temps le prix de revient de la production de pétrole augmentera en Russie ce qui pourrait se répercuter sur le marché mondial. Le vice-premier ministre russe a également averti que les risques de repli des cours du pétrole restent élevés et ce, a cause de l'évolution des économies de certains pays, comme la Chine et l'inde. Toujours dans le même sillage, il estime que cette faiblesse des cours de l'or noir ne permet pas de nouveaux investissements, notamment en matière de prospection et de mise en valeur de nouveaux gisements, ce qui ne tardera pas à provoquer une hausse vertigineuse des prix du brut sur le marché international, et l'absence d'une reprise des investissements, les prévisions selon lesquelles le baril de pétrole pourrait atteindre 150 dollars deviendrait réalité d'ici deux à trois ans. Selon ce responsable russe, les autorités de son pays estiment que le prix du pétrole devrait être d'au moins 75 dollars le baril, il a souligné que si une baisse de la production n'est pas pour le moment prévue en Russie, grâce aux investissements opérés durant les années précédentes, cette éventualité n'est pas cependant à écarter compte tenu du manque de ressources financières. D'autre part,il a indiqué que son pays était favorable à la proposition du président de la compagnie italienne Eni, paolo Scaroni, relative à la création d'une agence internationale du pétrole et a invité les pays producteurs à prendre part à une conférence sur l'énergie que la Russie entend organiser à Moscou l'automne prochain. Brahim Mahdid