Assurance n Le ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Opep, a estimé, hier, qu'«on peut fonctionner avec un baril à 40 dollars». On a l'impression, dit le ministre, que l'on réfléchit toujours à un baril à 140 dollars. Or, les années précédentes, la moyenne annuelle du prix de baril n'était que de 60 dollars. Toutefois, l'orateur estime qu'un prix allant de 70 à 90 dollars serait raisonnable. Dans ce contexte, le président en exercice de l'Opep dira qu'il y a un consensus de la part de tous les pays producteurs de pétrole au sein de l'organisation et même d'autres pays hors Opep, pour défendre un «prix raisonnable». La réunion extraordinaire de l'Opep, prévue pour le 17 décembre prochain à Oran, réévaluera la situation du marché pétrolier et étudiera ses perspectives pour le premier semestre 2009, a-t-il encore indiqué. «Si les membres de l'Opep respectaient leurs quotas de baisse et que les prix se maintenaient dans les proportions actuelles, l'Opep pourrait alors ne pas opérer une nouvelle réduction lors de la conférence du 17 décembre à Oran», a-t-il affirmé. Cela dit, si les prix du baril restent au-dessus de 70 dollars d'ici à la prochaine réunion, une nouvelle baisse de l'offre sera appliquée. Dans ce chapitre, une réunion des ministres arabes, membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole, se tiendra le 29 novembre au Caire pour discuter de la situation des marchés pétroliers, une rencontre à laquelle sont invités des pays non-Opep. Concernant l'impact de la crise financière sur l'économie nationale, Chakib Khelil n'a pas caché ses craintes quant aux conséquences négatives que va provoquer la récession de l'économie mondiale sur les gisements pétroliers. Cela pourrait retarder certains projets menés par des compagnies internationales. «Ça va provoquer des tensions sur l'offre si la crise dure de 3 à 4 ans», prévient-il. En 2009, dit-il, il y aura récession de la crise de la croissance pour les Etats-Unis et les pays occidentaux en général. En ce qui concerne l'Algérie, notre économie ne sera pas affectée par cette crise car le système financier algérien est connecté à l'international sur le plan des relations uniquement. Sur un autre plan, l'invité d'El Moudjahid a rappelé que l'Algérie a procédé à la baisse de sa part de production de 71 000 barils par jour. Cela lui coûtera, révèle-t-il, «deux milliards de dollars de recettes en moins». Mais, estime-t-il, nous avons des réserves financières importantes et les investissements devraient continuer. En plus, le pouvoir d'achat a augmenté et les prix des produits de première nécessité ont dégringolé au niveau du marché international. Interrogé sur l'apport du marché gazier, l'orateur a précisé que contrairement au pétrole dont les prix sont définis par la Bourse internationale, le gaz est vendu selon des contrats à long terme. Au sujet de la création de l'Opep du gaz, projet initié par les pays producteurs de gaz, le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué que la rencontre prévue pour le 18 novembre prochain est annulée sur demande de la Russie, sans toutefois programmer une autre échéance. Une banque pour Sonatrach n «La société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, va se doter d'une banque spécialisée dans le financement des investissements dans le secteur des hydrocarbures», a annoncé Chakib Khelil au cours de son intervention. «Cet établissement financier se chargera, dira le ministre, du financement des projets d'investissements du secteur des hydrocarbures. Le dossier est transmis à la Banque d'Algérie pour l'obtention de l'agrément», a-t-il indiqué.