Le rebond des marchés pétroliers se consolide. Un rebond qui suscite bien de l'optimisme. L'optimisme des producteurs en tout cas. Ainsi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a estimé que le pire était passé pour les marchés pétroliers. En effet, l'Opep a estimé hier dans son rapport mensuel qu'"au vu des défis considérables auxquels ont été confrontés l'économie mondiale et les marchés des matières premières, en particulier les marchés pétroliers, le pire semble passé ". Le cartel pointe en particulier une hausse continue des prix du brut, un tassement des stocks des pays développés et des perspectives de récession mondiale ramenées à 1,3% cette année, contre 1,4% auparavant, grâce à la Chine et à l'Inde. L'Opep estime toutefois que la demande mondiale de brut devrait se contracter cette année davantage que prévu à 83,80 millions de barils par jour (mbj) contre 84,03 mbj dans son rapport d'avril et 85,41 en 2008, soit un recul de 1,89%. "La première moitié de l'année a été révisée à la baisse, tandis qu'une reprise progressive de la demande est attendue pour la fin de l'année", précise le cartel.Notons que l'Agence internationale de l'énergie a revu jeudi à la hausse ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole en 2009 pour la première fois depuis les douze derniers mois. L'AIE table sur une consommation pétrolière de 83,3 millions de barils par jour, soit 120 000 barils de plus que prévu précédemment. Cependant, l'Agence a tenu à préciser que cette révision à la hausse ne doit pas être vue comme le "début d'une reprise économique ", car elle " pourrait simplement indiquer que le pire de la récession est passé ". Ces prévisions optimistes couplées à un affaiblissement du dollar ont porté le cours du baril de pétrole qui a poursuivi sa progression, dépassant jeudi les 73 dollars, au plus haut niveau depuis octobre 2008. Hier, les cours du pétrole refluaient vers les 70 dollars, pénalisés par un rebond du dollar ainsi que par des prises des bénéfices au lendemain d'une envolée à plus de 73 dollars, sur fond de craintes que l'ascension des prix n'ait été excessive et trop rapide.Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet cédait 1,20 dollar par rapport à la clôture de la veille, à 70,59 dollars le baril. A New York, le baril de "light sweet crude" pour la même échéance lâchait 1,26 dollar à 71,42 dollars. Notons enfin que le patron du géant public Gazprom, Alexeï Miller, a prédit une remontée du baril de pétrole à 85 dollars à la fin de l'année. "Il y a suffisamment de raisons objectives pour que le prix du pétrole monte à 85 USD par baril d'ici la fin de 2009", a-t-il dit dans un discours prononcé à Porto Cervo (Italie). Selon lui, la récente hausse reflète l'évaluation du marché face à la baisse de production dans les gisements existants (7% par an) et des réserves d'hydrocarbures, ainsi que la chute des investissements dans le secteur suite à la crise. Samira G.