Les cours des matières premières agricoles ont subi des sorts divers cette semaine, le cacao faisant montre de dynamisme, porté par l'anticipation d'un déficit cette année, tandis que le sucre souffrait de prises de bénéfices et que l'arabica baissait. Les cours de la fève brune ont grimpé à des plus hauts depuis plusieurs mois, à Londres comme à New York, avant de lâcher leurs gains et terminer la semaine stable. "Les prix du cacao se sont raffermis, alors que le marché tentait de laisser de côté les mauvais chiffres des concassages ainsi que la perspective d'une amélioration de la deuxième récolte en Côte d'Ivoire (premier producteur mondial, pour tourner son attention vers l'équilibre structurellement déficitaire de l'offre et la demande, un facteur de hausse des prix à moyen et long terme", ont commenté les analystes de Barclays Capital. A Londres, le contrat de septembre s'est envolé à 1801 dollars, un plus haut depuis la mi-avril. De l'autre côté de l'Atlantique, il a touché 2842, son niveau le plus fort depuis début février. "Des achats de la part de fonds spéculatifs ont poussé à la hausse les prix", complétait la revue The Public Ledger. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1.765 livres sterling la tonne vendredi à 15H00 GMT (17H00 HEC), contre 1770 livres une semaine plus tôt à 14HOO GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en septembre valait 2790 dollars contre 2736 dollars vendredi dernier. Les cours du robusta échangé à Londres ont fini la semaine quasi inchangés, tandis que l'arabica de New York terminait en baisse, victime de prises de bénéfices après ses récentes performances. La semaine dernière, l'arabica, échangé à New York, avait touché un seuil plus goûté depuis septembre dernier, à 142,90 cents la livre. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en septembre valait 1536 dollars la tonne à 15H00 GMT, contre 1538 dollars la tonne (échéance de juillet) la semaine précédente à 14H00 GMT. Les cours du sucre ont franchement reculé, pâtissant de prises de bénéfices après leurs récentes performances. A Londres, le prix du sucre s'était envolé la semaine dernière jusqu'à 457 livres la tonne, un prix plus vu depuis près de trois mois et à New York, il avait touché mardi 14,81 cents la livre, plus bas depuis un mois, avant de finir également en recul. Malgré ce mouvement d'ajustement, les prix du sucre restent soutenus par l'anticipation d'un déficit très important cette année. Pour ce qui est des métaux précieux, l'or, l'argent, le platine et le palladium ont fini en baisse, avec des menaces de hausse du dollar en raison de spéculations sur des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), et dans le même temps de la manifestation de pressions déflationnistes. Des chiffres ont montré cette semaine des baisses de prix en France, en Irlande, en Chine, et une inflation à zéro en Allemagne. Les métaux précieux, l'or en tête, sont utilisés comme barrière contre l'inflation par les investisseurs et sont délaissés lorsque celle-ci reflue. Les cours de l'or sont descendus vendredi jusqu'à 936,85 dollars l'once, leur niveau le plus bas depuis début mai, "les risques à la baisse pour les prix de l'or augmentent dans un environnement où les attentes des marchés de hausse de taux de la Fed sont rehaussées" selon les analystes de Deutsche Bank. Une hausse de taux augmenterait le rendement du dollar et, partant, pèserait sur le prix des matières premières exprimées dans cette monnaie. En attendant, les mouvements sociaux en Afrique du Sud risquent de faire grimper le cours de l'or. "Séparément, après avoir impliqué la Commission de conciliation, de médiation et d'arbitrage, les compagnies minières et les ouvriers sont arrivés dans une impasse quant aux salaires" rapportaient les analystes de Barclays Capital. Les ouvriers sud-africains demandent une revalorisation de leurs salaires de 15%, ce qui est refusé par les dirigeants arguant d'une augmentation trop forte des coûts de production. La production sud-africaine d'or a baissé de 13% en volume en avril sur un an, après une chute de 7,6% en mars, selon des chiffres de l'Office sud-africain (SSA) des statistiques dévoilés jeudi. Troisième producteur d'or mondial, l'Afrique du Sud pourrait commencer à être concurrencée par son voisin zimbabwéen, si la situation politique se stabilisait. Synthèse R.T.M.