Lors de la deuxième journée consacrée à l'évaluation du secteur des travaux publics en Algérie, le premier responsable de ce secteur, M. Amar Ghoul, a affirmé qu'une loi cadre du secteur des travaux publics est à l'étude au niveau de son département. « Un nouveau cadre juridique, qui va conglomérer tous les textes existants dans notre secteur verra le jour prochainement» affirme-t-il. En présence des patrons des grandes et moyennes entreprises, privées et publiques, et des directeurs régionaux du secteur, le ministre a appelé les partenaires à apporter leur touche et à exprimer leurs préoccupations, mais aussi de mettre le doigt sur les entraves qu'ils rencontrent sur le terrain pour améliorer le cadre juridique et enlever les ambiguïtés qui existent dans les lois régissant le secteur. En outre, l'objectif de ce projet, selon les explications du ministre, est de propulser l'entreprise nationale à se mettre au même niveau que les entreprises étrangères. M. Amar Ghoul ne s'arrête pas là, en effet, celui-ci compte apporter des améliorations aux procédures de passation des marchés publics, notamment ce qui touche à la passation des marchés et la soumission. Un autre point qui n'est pas moins important que les autres, il s'agit de la formation et l'encadrement. A ce titre, le ministre a exhorté les entreprises publiques et privées à prendre en charge la formation de leurs personnels, et ce, du simple ouvrier jusqu'à l'ingénieur, pour s'adapter aux nouvelles technologies appliquées dans le domaine des travaux publics. Il est à souligner que près de 7 000 cadres ont été formés par le ministère, dont la majorité sont formés au Japon et en Chine. Cette nouvelle démarche adoptée par le ministère des T.P s'inscrit dans le cadre de la consolidation du patrimoine national. D'ailleurs, un bilan très positif a été présenté par le ministre pour ce qui est de la création d'entreprises. A ce titre, 4 000 entreprises de réalisation activent sur le territoire national, ce qui a généré la création de 500 000 postes de travail. Pour ce qui est des catégories de 1 à 4 près de 632 entreprises sont recensées, et pour les catégories de 5 à 9 près de 600 entreprises sont recensées. S'agissant des bureaux d'études leur nombre est passé de 100 en 2003, à près de 600 en 2009. Sur ce point, le ministre a exhorté les bureaux d'études à s'orienter vers le suivi, le contrôle et le travail de l'aménagement, ainsi que la création de laboratoires. Il est à noter qu'un Institut supérieur de gestion des grands projets est en cours de réalisation. Cet établissement permettra la formation des cadres en post-graduation dans le management des grands projets. Il sera, exclusivement, dédié à la formation des futurs managers afin de renforcer les capacités du secteur des travaux publics en matière de gestion et de pilotage général des grands projets. Cela permettra d'ancrer durablement la démarche-qualité en s'appuyant sur les produits innovants et continuer dans un cadre plus méthodique, où l'on prend compte de la maîtrise de la qualité. Ainsi, le ministre a insisté à ce que toutes les techniques soient normalisées, surtout les normes d'application sur le terrain, où il existe pas moins de 80 normes de par le monde. Revenant sur le bilan des cinq années précédentes en matière de réalisation des projets, le ministre a estimé que 90 % des projets inscrits durant la période 2005-2009 sont finalisés. Pour surmonter les déficiences du secteur, le ministre a invité les directions des travaux publics et les compétences du pays à trouver des solutions. «Certes, nous avons franchi des étapes mais nous pouvons aller plus loin dans notre secteur», a-t-il insisté. Dans cet ordre d'idée le premier responsable du secteur a exhorté, aussi, les entreprises de réalisation de s'orienter vers la réalisation des grands projets, la maintenance, et la signalisation. Sur un autre chapitre, et dans le but d'aider les entreprises publiques et privées quant à leur mise à niveau, un travail relationnel et complémentaire est recommandé, qu'il soit entre le public-privé, et/ou entre privé-privé, mais, aussi, entre l'administration et les opérateurs. Enfin, et au terme de ses propos sur l'examen de l'évaluation du secteur des travaux publics et des performances enregistrées par le secteur, le ministre a mis l'accent sur l'importance constante de la qualité des ouvrages, de l'amélioration de l'ingénierie nationale en tirant profit des partenariats étrangers, associés à la réalisation des différents projets, et de garder constamment à l'esprit l'impérieuse nécessité de préserver l'environnement et le patrimoine écologique du pays. Hamid Si Salem