Le marché de l'immobilier est en proie à une flambée des prix sans précédent à Tizi-Ouzou, notamment au niveau du chef-lieu de wilaya où se concentre l'essentiel des activités économiques et de services, selon le bureau local de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai). A titre illustratif de cette "fièvre" immobilière, des agents immobiliers ont relevé qu'un logement de type F3 qui se vendait au niveau de la ville à 1.600.000 DA jusqu'en 2003, dépasse en 2009, la barre de 4.500.000 DA pour un logement vétuste, la plupart du temps de plus de 10 ans, alors que la location a connu, durant le même laps de temps une augmentation de l'ordre de 5000 DA/mois. "Il est vrai qu'avec l'avènement de la famille nucléaire, la demande est tirée vers le haut, mais l'offre de logements est insuffisamment exploitée", a relevé Akili Mohamed, président de la Fnai de Tizi-Ouzou, qui a fait état d'une "grande disponibilité de logements inoccupés au sein de la ville réalisés notamment dans le cadre de coopératives immobilières ou de lotissements qui ont poussé comme des champignons au cours de ces dernières années". Pour ce représentant de la corporation des agents immobiliers, "ces prix ne reflètent pas la réalité du marché", estimant qu'il s'agit "beaucoup plus d'un dumping pratiqué par des spéculateurs que d'un effet de la loi de l'offre et de la demande". Pour une meilleure régulation de ce marché visant à atténuer la crise du logement, M Akili recommande, au nom de la Fnai partenaire des pouvoirs publics, "un recensement de ces biens immobiliers inoccupés, dans le but de les mettre à la disposition du marché, soit pour la vente ou la location". "Il est inconcevable de disposer d'un bien et de ne pas en tirer profit, à moins que cette pratique ne relève du blanchiment de l'argent sale dans le secteur juteux de l'immobilier", a-t-il affirmé, en nuançant toutefois q'une telle hypothèse ne peut être vérifiée que par le biais d'une enquête que l'on souhaite voir diligentée par une instance compétente". Cette "enquête" permettra également, selon cet agent immobilier,"d'identifier les propriétaires de ces logements inoccupés, afin de les amener à les mettre à la disposition du marché, à défaut de les occuper". Dans le cas contraire, il a suggéré "l'institution d'une taxe dissuasive sur ces biens, comme cela se fait sous d'autres cieux". L'assainissement du marché immobilier passe également, selon l'interlocuteur, par "l'élimination de parasites incarnés par de nombreux courtiers discréditant la profession". Il a rappelé que le décret de janvier 2009 intervient à point nommé pour remettre de l'ordre dans l'organisation du métier, à travers notamment sa professionnalisation, induite par une disposition exigeant des agents immobiliers ne disposant pas d'une formation en rapport, de se mettre à niveau ou de se constituer en entreprise unique à responsabilité limitée (EURL), en recrutant un professionnel du domaine. R.R.