Le G8 devrait soutenir une proposition américaine visant à adopter une "approche coordonnée" de l'aide alimentaire et du développement, à l'occasion du sommet qui s'ouvre mercredi.La proposition américaine et le financement afférant viendront consolider le partenariat international sur la sécurité alimentaire lancé lors du précédent sommet, l'année dernière au Japon, a précisé Michael Froman, conseiller adjoint à la sécurité nationale. Selon Michael Froman, l'initiative globale d'aide alimentaire et au développement devra répondre à cinq prérequis. Elle implique en premier lieu que les efforts pour combattre la faim dans le monde soient plus complets, à savoir qu'ils se concentrent sur le développement et la productivité de l'agriculture et non sur la seule aide financière directe. Ensuite, les pays qui reçoivent l'aide internationale doivent s'employer davantage à développer leurs projets agricoles et engager leurs ressources nationales. Les pays donateurs seront quant à eux tenus de mieux coordonner leurs efforts, d'examiner les projets présentés par les pays demandeurs d'aide et de distribuer les ressources d'une façon cohérente. La participation des institutions internationales telles que la Banque mondiale où leur soutien pour faire pression sur les pays où cela est nécessaire constitue une quatrième condition. Enfin, le programme nécessitera "un engagement financier important et soutenu" de la part des parties prenantes pendant au moins trois ans. "Il s'agit de passer d'une situation où chaque pays réalise ses propres projets - parfois de manière peu efficace - à une approche plus coordonnée", a souligné Michael Froman. Il a assuré que l'initiative américaine avait déjà séduit les autres pays membres du Groupe des huit, ainsi que les pays africains bénéficiaires de l'aide internationale. Selon l'organisation non-gouvernementale Oxfam, l'aide agricole des pays du G8 a chuté en 2007 à 5 milliards de dollars par an, contre environ 20 milliards annuels dans les années 1980. Pour la première fois dans l'histoire, le nombre des humains sous-alimentés dépasse le milliard d'individus, soit un habitant de la planète sur six. C'est énorme, et ce chiffre, issu de la dernière étude de l'organisme de l'Organisation des Nations unies (ONU) chargé de lutter contre la faim dans le monde, la FAO, est particulièrement inquiétant. La quasi-totalité des victimes de la sous-alimentation vit dans l'hémisphère Sud, dont 642 millions en Asie-Pacifique, 265 millions en Afrique subsaharienne et 53 millions en Amérique latine. Et 15 millions dans les pays développés. Voilà un an exactement que les pays membres de la FAO avaient juré qu'ils réduiraient de moitié le nombre d'affamés d'ici à 2015. C'est aujourd'hui un vœu inaccessible, la crise économique ayant chamboulé le marché des productions alimentaires, devenues encore plus inabordables pour une partie de la population mondiale. Dalila T.